Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 19:02

Les attributs divins

le commentaire de la Parashat Hashavoua

L’œuvre de la création de l’univers et celle de l’humain son couronnement, sont fondées sur les sept attributs divins. Cet enseignement s’appuie sur cette parole du livre ‘’Divrei hayamim  – Les Chroniques’’ :’’Lekha Ado-naï haguédola véhaguévoura véhatiféreth véhanétsah véhahod kikhol bachamaïm ouvaarets, lekha Ado-naï hamam lakha véhamitnassé lekhol léroch – A Toi Seigneur appartiennent la grandeur, la puissance, la gloire, l’autorité et la majesté ; car tout au ciel et sur la terre (est) tien’’ (I Chro. XXIX- 11).


Nos sages du Talmud enseignent : l’attribut de bonté (hessed) de l’Eternel a présidé à la création du monde (Berakhoth 58 a). Comme l’atteste cette parole du psalmiste : ‘’Olam hessed ibané – Le monde est édifié sur la grâce’’ (Ps. LXXXIX – 3). Le commentaire du Malbim et de Alchikh découvre dans cette parole du psalmiste que la création de l’univers repose sur l’attribut de bonté de l’Eternel. C’est en se référant au rapport de la grandeur et de la bonté, que Moché Rabbenou invoque l’Eternel en disant : ‘’Ata hahilota léarhoth et avdekha et godlekha – Eternel Tu as rendu ton serviteur témoin de ta grandeur…’’(Deut. III – 24). La corrélation entre la guédoula , la grandeur, et le hessed, la bonté, apparaît de manière imagée dans la coupure du mot gadol – grand, découpé en ‘’gamol dal’’, ce qui signifie pourvoir aux besoins de la personne démunie.


Sur le même modèle on peut lire également le mot hessed en le coupant en deux pour obtenir ‘’has daleth’’, c’est-à-dire avoir de la compassion pour la personne amoindrie. Rappelons enfin que la lettre hé qui a présidé à la création du monde, est composée dans sa formation de la lettre daleth et de la lettre youd. Il nous apparaît donc que la grandeur et la bonté vont de pair et que la guédola , la grandeur, fait appel à l’attribut de hessed de l’Eternel. Il est intéressant de noter que les lettres qui suivent l’attribut ‘’grand – gadol’’ dans l’ordre alphabétique, sont les lettres qui forment le mot midda – mesure, soit le mem après le lamed, le daleth après le guimel, et le hé après le daleth. 

 

Ce qui nous indique assurément que l’attribut de gadol ( guédola ) vient en tête des autres qualificatifs attribués à D… Il est bien connu par ailleurs que l’attribut de hessed – bonté, est attaché à ahava – amour, qui contient également le principe du don. D’ailleurs le mot bé ahava – avec amour, coupé en deux donne ’’ ba  hava ‘’– venir (ba) pour apporter (hava) . En d’autres mots béahava renferme l’idée de la personne qui entreprend avec élan d’apporter sa contribution, le don de soi. Par contre, l’attribut de guévoura – puissance, est attaché à celui de la crainte dans le sens de déférence. Ce qui se vérifie dans leur valeur numérique identique : guévoura et yir’a = deux cent seize. Il est intéressant de souligner que les lettres qui suivent le mot gavor – fort, sont celles qui forment le mot daguesh qui désigne le point qui renforce la lettre hébraïque qui le supporte  et qui se trouve ainsi dotée de l’attribut de rigueur, de justice, soit de la guévoura, de la puissance. L’attribut de splendeur de l’Eternel s’est révélé dans toute sa magnificence lors du don de la Thora au mont Sinaï.

 

C’est par ce qualificatif que la Thora est désignée, car elle révèle la splendeur infinie de l’Eternel. C’est aussi l’attribut du patriarche Yaakov surnommé homme de vérité. Comme dit le texte : ‘’Un homme intègre demeurant dans les tentes’’  (Gen. XXII – 27), allusion à la maison d’étude de Chem et de Ever (voir commentaires de Rachi). Le patriarche Avraham incarne l’attribut de la grandeur, la guédoula, donc de la bonté, hessed. Son fils Itzhaq  personnifie l’attribut de puissance et de crainte ’’ y’ir’a’’ . Et enfin, Yaakov notre patriarche réunit en lui la somme de ces deux attributs dans toute leur plénitude et leur splendeur à travers la Thora, tiféreth. L’attribut de netsah – éternité, se manifestera dans toute sa plénitude dans les temps à venir, avec la victoire finale du Saint béni soit-Il sur la nation mécréante Edom. Le rapport entre le mot netsah qui indique un temps infini au verbe natséah – vaincre, s’exprime par le fait que la victoire véridique est celle qui s’inscrit à jamais dans le temps. L’attribut de la majesté, hod, s’est révélé selon l’enseignement talmudique (berakhoth 58 a) sur nahal arnone, le cours d’eau arnone, lieu d’où l’ennemi guettait l’arrivée des enfants d’Israël dans leur marche vers la terre promise. D… intervint et les montagnes qui servaient d’abri et de refuge aux ennemis d’Israël les engloutirent.

 

Et ainsi les enfants d’Israël traversèrent ce lieu sans se rendre compte même de l’intervention divine en cet endroit, et n’en prirent connaissance que par le biais de la source d’eau vive du puits de Myriam.

 

Le Tzl’h dans son commentaire du traité Berakhoth fait remarquer que les lettres de l’attribut ‘’hod’’ prises inversement, donnent le mot ‘’davé ‘’ qui traduit un état de souffrance ; et conclut que l’attribut de majesté dont étaient parés les enfants d’Israël était vécu par leurs ennemis comme un objet d’affliction et de souffrance. Ainsi donc, la rigueur dont furent l’objet les nations eut lieu simultanément avec la bonté dont bénéficièrent les enfants d’Israël. Comme dit la Thora : ‘’Ta droite Seigneur est un signe par la puissance ; Ta droite Seigneur écrase l’ennemi’’ (Ex. XV – 6). A ce propos Rachi dit : ‘’La main gauche s’est transformée en celle de droite lors du passage de la mer Rouge et la rigueur de la justice s’est également changée en celle de la miséricorde.’’

 

Le Talmud enseigne également que la majesté de l’Eternel, hod, s’est révélée dans le Temple. La mauvaise conduite des enfants d’Israël ayant provoqué sa destruction, il est devenu source de leur affliction dans leur exil. Et c’est pourquoi Ezechiel dit dans ses Lamentations :’’  ‘al  zé haya davé libénou ’’ – c’est cet état de destruction du Temple qui est la cause de notre affliction’’ (Ekha V – 17).En d’autres termes, le hod, l’objet de notre majesté, s’est mué en celui de notre souffrance. Aussi, c’est par le mérite du deuil et de l’affliction des enfants d’Israël pour la destruction du Temple,  que la providence leur accordera la joie de vivre  la reconstruction majestueuse du Temple dans l’avenir.

 

Comme disent nos Sages dans le Talmud : ‘’Toute personne qui porte le deuil sur Jérusalem aura le mérite d’assister à la joie de sa reconstruction’’ (Guittin 57 b). L’opposition entre les termes hod et davé est expliquée par l’auteur du commentaire ‘’Béer Moché’’ en rapport avec le peuple amalécite, incarnation du mal , surnommé dans le Zohar davé . Amalek, source de l’impureté, a pour ange protecteur Samaël qui comme son nom l’indique , tente de fermer les yeux des humains pour qu’ils ne puissent pas voir la majesté de l’Eternel dans le monde. Il est l’antithèse de cet attribut du Temple source de sainteté et lieu de révélation de la majesté divine.


C’est pour cette raison qu’une des trois prescriptions ordonnées aux enfants d’Israël à l’orée de leur entrée en terre sainte, est de déraciner avant tout ce que représente Amalek qui entrave la construction du Temple. Enfin, le mot davé, affliction, est équivalent dans sa valeur numérique (=15) au mot gaava, orgueil. Cette valeur commune nous renseigne sur les traits de  caractère répréhensibles de Amalek, l’orgueil et l’impudence.


C’est là la source des maux qui frappent l’humain, qualifiée en ces termes par le roi Salomon :’’Tout cœur hautain est en horreur à l’Eternel…’’(Prov. XVI – 5). La valeur numérique du mot gaava correspond également à celle du mot yah qui désigne l’Eternel. Car comme dit le psalmiste : ‘’L’Eternel règne. Il est revêtu de majesté. L’Eternel se revêt, se ceint de puissance. Aussi par Lui l’univers est stable et ne vacille point’’ (Ps. XCIII – 1).


C’est  face à cette grandeur de l’Eternel, à sa sainteté et sa majesté que se dresse avec arrogance Amalek:’’Amalek était le premier des peuples ; mais son avenir est voué à la perdition’’ (Nbres XXIV – 20). 

 

Le changement de l’ordre des lettres d’un mot qui entraîne l’usage de l’un ou l’autre des  attributs précités de l’Eternel vis-à-vis de sa créature, s’exprime également à travers le mot rahem,     prendre en  grâce, qui se transforme  dans un ordre différent des lettres en le mot herem, désolation et anéantissement. L’auteur appelé Baal Ha Tourim fait remarquer que l’expression utilisée dans notre rituel ‘’beroguez rahem tizkor’’ extraite de la prière de Habacuc : ‘’… au milieu de la colère, souviens-toi de la clémence’’ (Hab. III – 2), est une supplique pour que l’attribut de la rigueur de la justice, de herem, se transforme en celui de miséricorde, rahem.

 

Les hommes justes peuvent solliciter de l’Eternel de par leur mérite, d’inverser le verdict d’une justice rigoureuse en celle empreinte de clémence ;alors  que les mécréants provoquent l’inverse.

 

Les différents exemples de mutation et d’ambivalence des termes qui désignent les attributs divins, nous montrent à l’évidence le principe fondamental , à savoir que le changement des attributs divins n’est pas inhérent à D… en personne, mais correspond plutôt à l’état et au niveau des créatures qui les perçoivent. On pourrait donner l’image pour cela, de l’effet que produit le soleil en asséchant le linge blanc en faisant ressortir sa couleur éclatante de propreté ; et dans le même temps il couvre d’un hâle le visage de celui qui s’expose à ses rayons.

 

Dans les temps à venir, disent nos Sages du Talmud:’’L’Eternel sortira le soleil de son étui et une chaleur intense envahira le monde. Les mécréants seront jugés et brûlés au contact de ses rayons, alors que les justes seront guéris de leurs maux’’ (Nedarim 8 b). Ainsi donc, tout dépend  de  la   conduite  de   l’homme.

 La Haftara est Joshua 5:2-6:1

C'est le 4e jour du 'Omer et le 3 jour (demi-fête) de Pessah

Source:http://sefarad.org/?p=903
Partager cet article
Repost0
21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 15:56
Quand le foie tremble, l’œil pleure Là où le cœur arrive, le pied marche.

Nefs, l’âme végétative est le principe venu de la mère ; erruh l’âme subtile, vient de l’Invisible.

Dans l’union sexuelle, l’homme accomplit un acte de possession, analogue à celui du laboureur qui prend possession d’un champ, par le tracé du premier sillon.

  La terre fournit la matière nécessaire, mais la graine déposée porte en elle la mystérieuse fécondité venue de l’Invisible qui la fait germer, au lieu de pourrir. De là, par exemple, une conséquence importante dans les institutions : la femme ne peut prendre possession de la terre.

Elle ne peut labourer ; en conséquence, pendant longtemps, elle n’a pu prétendre à un héritage foncier, ceci à l’encontre des différentes interprétations du droit musulman, aux termes desquelles la femme peut hériter d’une part égale à la moitié, au tiers, ou au quart de la part d’un héritier mâle. (…)

Il n’y a à la base, aucun « mépris » pour la femme, simplement la conséquence d’une certaine conception du monde et de la place de l’homme dans le monde. »

« (…). Le rite essentiel du culte des saints est le pèlerinage qui, suivant l’importance de la tombe vénérée, groupe les habitants d’un quartier, les membres d’une tribu ou rassemble une foule de dévots venus par trains spéciaux de tous les coins du Maghreb. L’essentiel du pèlerinage est un sacrifice accompli près du tombeau, suivi d’un repas communiel unissant les vivants entre eux et le groupe des vivants à l’Invisible au nom de l’Intercesseur.

  Cette alliance peut être rappelée aux moments critiques de l’année agraire ou de la vie humaine. Lorsque le sacrifice a été accompli, le repas terminé, les fidèles emportent avec eux des signes tangibles de la protection du saint : feuilles de l’arbre sacré, poignée de semoule du repas communiel ou de terre prise près du sanctuaire.

  Des jeux funéraires viennent disperser l’ambiance sacrée : jeux de balle, tir à la cible, jeux équestres. De tous ces jeux se dégage la notion d’agôn, de lutte entre les deux principes sècheresse et humidité - ce qui confère à l’issue de ces jeux une valeur oraculaire : la réponse du Protecteur à ses fidèles.

  Une particularité s’ajoute à ce contexte musulman : l’autorité morale, spirituelle, des descendants vrais ou supposés - au terme de généalogies impossibles à vérifier - de ces saints personnages sur tout un groupe, parfois très étendu. » donnant naissance à des confréries, ou à des fondateurs de villages, en caste. »

Comment les Juifs s’inscrivent-ils dans l’histoire des Berbères ?

C’est le Judaïsme pour la pensée et le monothéisme selon Jean Servier, et plus tard le Christianisme, fortement présents parmi ces populations des Aurès, qui ont préparé le terrain à l’accueil de l’Islam, qu’il se soit imposé par la force ou par la persuasion, les esprits étaient déjà emprunts de l’Unicité et de l’abstraction de Dieu. L’histoire de la conquête arabe a fait le reste.

1) Comment aborder la judaïsation des Berbères ? a) Une influence juive, première certitude : Selon Marcel Simon les Juifs d’Afrique du Nord qui avaient reflué vers le sud et qui avaient retrouvé une vie patriarcale, exercèrent une influence profonde sur des populations sédentaires qui pratiquèrent un syncrétisme judéo-punique. [30]

  « Les Abeloniens et les Caelicoles que nous connaissons par ce que nous en disent saint Augustin et le Code théodosien sont des sectes composées de Juifs échappant à l’orthodoxie palestinienne, et de païens judaïsants recrutés principalement parmi les Sémites et, plus spécialement, les Phéniciens. [31]

  Familiers avec la Bible, ces judéo-puniques pratiquent la circoncision et se situent, selon la remarque de M. Simon, « sur les confins indistincts du judaïsme, du christianisme et paganisme sémitique [32] ». Cependant, les Chrétiens et les Romains sont d’accord pour les considérer comme des Juifs (…) [33] .

  André Chouraqui observe que la tendance au syncrétisme constitue « un des invariants de l’histoire juive en Afrique du Nord », et Marcel Simon relève que « le judaïsme n’avait, au contraire (du prestige d’un Empire), d’autre moyen que les armes immatérielles de la prédication. »

  « Ces armes sont l’idée monothéiste, le loi morale, les beautés d’une liturgie tout entière inspirée de la Bible [34] . Et les Berbères, largement sémitisés par des siècles d’influences carthaginoises, auront tendance à délaisser leurs fétiches pour accroître le nombre des fidèles ou des sympathisants de la synagogue. Tertullien, au III° siècle, nous rapporte comment les Berbères observaient le shabbat, les jours de fête et de jeûne, les lois alimentaires juives.

Commodien, toujours au III° siècle, combat déjà ces païens hésitants qui n’adhèrent pleinement ni au christianisme ni au judaïsme. Enfin, un témoignage épigraphique confirme encore les traces de l’influence juive sur les populations berbères : dans la nécropole de l’ancienne Hadrumète, on a retrouvé, datant le l’époque romaine, une tablette de plomb qui contenait une invocation au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob pour que se rapprochent deux êtres séparés. Exorcisme, peut-être, confirmant l’invincible goût berbère pour les pratiques magiques, mais révélateur surtout de la place qu’avait prise dans la vie du pays l’influence de la prédication juive . » [35]

b) Les hypothèses à propos de la judaïsation des Berbères : Deux postulats d’historiens s’affrontent, celui de Hirschberg et celui de Marcel Simon.

« Pour Hirschberg, la judaïsation des Berbères de l’Afrique du Nord et des Soudanais de l’Afrique noire (…) repose sur des hypothèses fragiles. [36] (…) et appuie sa thèse sur deux faits principaux : le silence que les historiens arabes gardent à ce sujet jusqu’au XII° siècle et l’absence de tout témoignage écrit dans les sources juives d’Afrique du Nord, d’Espagne ou de Babylonie. Il est difficile d’admettre - toujours selon Hirschberg - que ce phénomène ait eu lieu à l’époque byzantine ou aux premiers siècles de la conquête arabe, à l’apogée de l’islamisation intensive des Berbères, c’est-à-dire à partir des X° et XI° siècles. Théoriquement, cette période de la judaïsation en masse des Berbères, dont parle Ibn Khaldoun, se limiterait à un laps de temps de deux ou de trois cents ans, entre la défaite de la chrétienneté byzantine et l’affermissement de l’Islam, c’est-à-dire du VIII° au X° siècle.

 

A cette époque les docteurs de Babylonie ; il paraît impossible, prétend Hirschberg, que ce phénomène extraordinaire de judaïsation des Berbères n’ait laissé aucune trace chez les auteurs juifs, chez les poètes, ou les auteurs de midraschim postérieurs, pas plus que dans la littérature des Responsa.

  De même le silence gardé à ce sujet par les historiens arabes durant les premiers siècles de la conquête et de l’islamisation de l’Afrique du Nord serait tout aussi inexplicable. On ne saurait les accuser d’un mutisme voulu puisqu’ils relatent avec beaucoup de détails la judaïsation des tribus du Hmyer au sud de l’Arabie.

  Un autre argument de Hirschberg est l’absence de toute influence culturelle ou linguistique berbère dans la littérature rabbinique de l’Afrique du Nord. Hirschberg admet cependant les traditions des Berbères et des Soudanais judaïsés : elles convergent de diverses sources, de plusieurs lieux et de différentes époques (…). Aussi essaye-t-il d’expliquer l’existence de ces traditions et de « certains » éléments ethniques berbères parmi les Juifs ». (…) La grande dispersion des communautés juives, …du désert et de l’Afrique noire jusqu’au Niger, le long des voies commerciales, aurait favorisé la transmission de traditions parmi les groupements juifs éloignés. L’intégration ethnique et religieuse des Juifs, dans la population musulmane, de gré ou sous la menace de mort, aurait donné naissance à des légendes sur des prosélytes juifs qui seraient revenus à l’Islam.

  Il se pourrait, admet pourtant Hirschberg, qu’une influence juive se soit exercée sur des Berbères pendant la période préislamique et durant les premiers siècles de la conquête arabe, avant que la population autochtone et soudanaise n’embrasse la foi musulmane ; cette influence aurait pu aller jusqu’à la judaïsation de certains de leurs groupements. Ces conversions auraient manqué d’ampleur (…) car la mentalité berbère n’est pas favorable aux étrangers . » [37] Sauf à penser que les groupements juifs n’étaient précisément pas exogènes aux Berbères ! Toutefois, Hirschberg attribue aux « séquelles ethniques » une incidence des mariages mixtes davantage qu’à un prosélytisme organisé. Mentionnons également les résultats d’une exploration anthropologique rapportée par André Chouraqui, et « entreprise par Briggs, pendant les années 1954 à 1961, parmi les Juifs de Ghardaïa, au Mzab, dans le sud algérien, selon laquelle les Juifs du Mzab algérien semblent appartenir, du point de vue de la race, à la grande famille méditerranéenne, dans sa forme archaïque, qui conserve les traits sémiologiques des Berbères des régions septentrionales du Maroc et de l’Algérie, fort différents des populations du Sahara ou des autres groupements juifs [38] . »

Hirschberg fort d’un judaïsme traditionnellement peu enclin à convertir, demeure persuadé que la judaïsation massive des Berbères fut improbable. Quant à André Chouraqui dont l’expérience de l’Afrique du Nord n’est pas à démontrer, dit combien les Juifs d’Afrique du Nord offraient un panel très contrasté par « leurs noms et leurs prénoms, leurs dialectes, leurs accents, leurs coutumes, leurs habillements, leurs traditions familiales », j’ajouterais par leurs recettes de cuisine et leurs rivalités. Cela malgré la pratique d’une religion commune.

  Chouraqui met l’accent avec justesse sur la valeur des traditions orales et coutumières dans ces contrées où l’écrit se fait rare. Notamment, il évoque le récit selon lequel « un groupe d’au moins sept rabbis seraient venus de la Terre Sainte à une époque très ancienne pour judaïser la population berbère. I. Ben Ami situe cette époque aux premiers siècles de l’ère chrétienne, alors que le prosélytisme juif était en pleine expansion en Afrique du Nord, ce qui avait suscité les réactions des Pères de l’Eglise.

  Citons parmi ces saints vénérés par les Juifs et par les Musulmans, Moulay Inrid à Aït -Tamazer, Moulay Tamaran à Aït-Bouzo, Moul el-Bit à Aït-Chouaïb et rabbi Ihya el-Hlou à Ksar el-Souk »

Si ce récit est avéré, cela suppose une forte demande provoquée par un nombre important de candidats à la conversion, et un besoin de renfort compétent. C’est après le 1er siècle de notre ère, que les candidats doivent répondre à des « épreuves » difficiles, pour pouvoir rejoindre la communauté juive.


Chouraqui évoque également l’attrait particulier qu’exerce sur les païens la science des rabbis, notamment dans l’Empire romain dans lequel les aristocrates ont recours à l’utilisation de talismans , et aux incantations, ils ont aussi recours aux rabbis pour l’utilisation de « noms sacrés » hébreux, comme dans les talismans grecs parmi les chrétiens, les Coptes ou les païens.

  Une pratique contre laquelle saint Augustin s’élève. « Rabbi Hochaya, un docteur cité dans le Talmud de Jérusalem, contemporain des Sévères, demande si les prosélytes libyens doivent être soumis à un délai de trois générations avant d’être intégrés au sein d’Israël, comme l’exige la loi mosaïque pour le prosélyte égyptien ou iduméen (Deut. XXIII-9). [39] »

Ces récits de sources juives, romaines et chrétiennes, plaident en faveur d’un prosélytisme juif qui concerna particulièrement les sédentaires puniques et libyens, d’après Chouraqui, qui rapporte encore « une consultation de la communauté de Sgelmesse concerne la consommation de sauterelles mortes. D’autres questions relèvent du droit des conjoints, du mode de vie nomade, qui n’est pas toujours compatible avec les prescriptions religieuses de la vie sédentaire.

Le deuxième point de vue plaide en faveur d’un processus de conversion continu, massif mais néanmoins en harmonie culturelle, conséquence naturelle « d’une cohabitation séculaire avec les Hébreux. »

 

Le retentissement limité s’expliquerait par la dispersion des groupements nomades, alors qu’il existe déjà peu de traces écrites des groupements sédentaires.

Les questions parvenues aux centres de Babylonie révèlent des pratiques étrangères au judaïsme, , et un savoir rudimentaire.

 

Le niveau des questions ne nécessitant pas qu’elles paraissent en jurisprudence, ou bien a-t-il suscité le dédain de « l’aristocratie sacerdotale » de l’époque, pour qu’il soit futile de les mentionner ? ou bien encore, par égard pour les prosélytes et afin de ne pas les diminuer dans leur approche du judaïsme, n’est-il pas fait mention de leur existence.


Enfin, « La force des croyances ancestrales et des usages est telle qu’elle résiste aux mutations religieuses du groupe. L’absence des documents sur l’expansion de l’hébraïsme en milieu berbère s’explique amplement par le fait que nous sommes en milieu de tradition orale.

 

La culture berbère, imprégnée elle-même d’influences sémitiques, depuis la domination carthaginoise, était pauvre (contes, légendes, proverbes, poèmes) ; mais les Juifs berbérophones des pays « Schleuh » et « amazig » avaient en plus de leurs dialectes vivants et de leur folklore une littérature orale et religieuse dont il ne s’est malheureusement conservé que des vestiges. [40] » Chouraqui rapporte que les recherches de Zafrani sur l’enseignement traditionnel juif au Maroc, lui font observer que « parmi les groupes berbérphones l’hébreu reste pour tous la langue principale de la liturgie et de l’enseignement traditionnel.

 

Le berbère est utilisé comme langue d’explication et de traduction des textes sacrés, au même titre que les autres communautés ont recours au judéo-arabe, au judéo-espagnol ou au yiddish. Certaines prières dont les bénédictions de la Torah étaient récitées uniquement en berbère.

 

Hirschberg semble ignorer l’existence de cette littérature juive berbère comprenant des commentaires et des traductions des textes sacrés qui se transmettaient oralement. Zafrani a étudié récemment une version berbère de la Haggadah de Pessah.


Remarquons enfin que le terme de langue judéo-berbère n’existe pas au contraire du judéo-arabe ou du judéo-espagnol, parlés par les Juifs d’Afrique du Nord. Cela ne prouverait-il pas que les Berbères judaïsés ont continué de parler leur dialectes sans éprouver le besoin d’y ajouter un vocabulaire hébreu ?" [41]


Mentionnons pour finir, El-Idrissi, auteur arabe du XII° siècle, originaire de Ceuta, qui signale la présence, au Soudan, de groupements juifs où règnent l’ignorance et l’incroyance et qui se tatouent le visage contrairement aux commandements de la Torah.

 

D’un autre au Soudan occidental, où règne la confusion et l’instabilité de leurs croyances. Quant à Ibn Abi-Zrâ’, chroniqueur des dynasties maghrébines des origines au premier quart du XIV° siècle, rapporte qu’à l’époque d’Idriss, fondateur de Fès, à la fin du VIII° siècle, deux tribus berbères, des Zenata, comprenaient parmi elles des Musulmans, des Chrétiens, des Juifs et des païens. Il signale également la présence aux X° et XI° siècles au Soudan occidental, de tribus noires, de foi juive, qui guerroyaient avec leurs voisins, des Berbères islamisés.

 

L’histoire, encore controversée, de la Kahéna, cette reine que les conquérants arabes eurent tant de mal à vaincre, a été rapportée par l’historien arabe El-Waqdi [42] (mort en 822), par Abd el-Hekam (803-871) et enfin par Ibn Khaldoun (mort en 1406)…


Valentin Fernandès, au début du XVI° siècle, signale également au Soudan occidental une présence de Juifs noirs qui ne savaient rien de la vie des synagogues et n’avaient aucun rapport avec les autres Juifs. Il note encore qu’à Walata vivaient des Juifs riches, persécutés par les musulmans, Léon l’Africain nous rapporte qu’il y avait des Africains juifs qui avaient adhéré au christianisme avant d’embrasser la foi mahométane ?

 

David Ha-Réoubéni nous raconte que pendant son séjour au Portugal, pendant les années 1526-1527, il avait reçu une lettre du roi du Maghreb - probablement le chérif Mohamed el-Cheikh - le priant de le renseigner sur le destin des prisonniers arabes, capturés par des tribus juives de l’Atlas. Il est intéressant de signaler que dans les annales des rois portugais on a trouvé une lettre datant de la même année 1527 envoyée par Yehouda ben Zamero, neveu d’Abraham ben Zamero [43] , à sa famille d’Azemmour ou de Mazagan. Cette lettre relate qu’aux dires d’une caravane, « deux cavaliers, émissaires du chérif, au Sahara, avaient perdu leur route au désert et trouvé refuge dans un grand campement de Juifs nomades. Ceux-ci étaient des riches guerriers, si fiers de leur indépendance qu’ils n’entretenaient aucun rapport avec le monde musulman. Leur roi habitait une tente de soie, sur le mât de laquelle flottait un étendard rouge. Les gens de la tribu s’attendrirent et pleurèrent quand les deux cavaliers leur racontèrent la situation misérable des Juifs, vivant sous le joug musulman…Ces Juifs ne permirent à leurs hôtes de poursuivre leur chemin que le lendemains, après leur avoir démontré leur héroïsme en attaquant une ville. Ils munirent ensuite les deux cavaliers de provisions et d’une lettre destinée au chérif. Ce dernier la fit lire par une certain juif, Ben Cabessa… »

On ne peut guère nier un lien entre ces deux lettres, de sources différentes et de la même date, Hirschberg le reconnaît bien. » [44]


On peut encore citer les récits sur les Juifs de Tombouctou gouvernés par sept princes, avant 1497, vivant d’agriculture, qui prétendaient être de la descendance du roi David. Chaque prince était à la tête de douze mille cavaliers. [45]

 

Il y a encore le récit du roi Ben Meshal des environs de Taza assassiné par El-Rashid (1666-1672) fondateur de la dynastie alaouïte, qui avait réussi à imposer son pouvoir aux musulmans qui lui payaient des impôts. La fête des Tolbos célébrée encore à Fès, (‘Id el-Tolab), témoigne de cet épisode. [46] Et le témoignage du XIX° siècle encore, « des Juifs de Sétif affirmant l’existence de Juifs guerriers, parmi les tribus de la Kabylie, et que les Arabes nomment Beni Moshe (fils de Moïse). Binyamin II rapporte que plusieurs de ces Juifs combattant les français, aux côtés des Arabes, sont tombés à la bataille de Laghouat.

 

Le rabbin G . Netter, qui visita ces lieux à cette époque, signala la présence de ces Juifs dans le département de Constantine et attira l’attention des Juifs de France sur le danger d’apostasie qu’ils encouraients. Ils sont nommés Bouhoussim (vivant en dehors) par leurs frères sédentaires, et Yahoud el-Arab (Juifs des Arabes) par les musulmans. Au début de ce siècle, nous voyons leurs descendants dispersés en Kabylie, mais la majorité préfère déjà les grandes villes.

 

Sloush en a rencontré dans plusieurs villes de Tunisie et d’Algérie [47] . »

André Chouraqui rapporte le témoignage écrit de Shlomo Abitbol, un rabbin de Sefrou, qui adressa en 1792 une lettre au rabbin Mordekhaï Abitbol de Dadès, celui-ci s’émeut et s’enthousiasme d’apprendre que « des Juifs guerriers combattent vaillamment par l’épée et la lance.. » .. « Quant à nous, nous vivions parmi eux, pauvres et humiliés…tremblant sans cesse…Quelle joie…d’apprendre la bonne nouvelle…J’ai également lu dans l’introduction du Perah Lebanon que les descendants de la famille Peres avaient traversé la mer…acheté un emplacement nommé Dadès…et bâti une ville..Ils ne se marient pas avec d’autres familles…et détiennent un livre généalogique (qui remonte à Peres, fils de Yehouda, fils de Yaacoub. [48] »

 

Pour Chouraqui, « il s’agit de juifs expulsés d’Espagne, qui sont arrivés au Maroc entre 1391 et 1492, et qui ont acheté, à prix d’or, le territoire de Dadès où ils battirent une ville. Les guerriers juifs concerneraient sans doute, des prosélytes berbères ou des Berbères judaïsés par ceux qui se seraient joints aux nouveaux arrivants. »


2) Vestiges et vie juiveLes vestiges témoignent d’un Judaïsme d’une grande vitalité, et cela malgré la Guerre des Juifs contre Rome aux 1er et II° siècles menée jusqu’à épuisement des forces, de la Palestine jusqu’en Afrique du Nord, puis la Pax Romana revenue, les Romains imposeront une organisation du Judaïsme « qui préfigure celle de l’Eglise, avec son chef suprême, le patriarche ou Nassi, chef spirituel et temporel, résidant en Terre sainte, sa hiérarchie composée de primats à la tête de chacune des provinces et de délégués locaux, présents au sein de chaque communauté. »

 

« (…) La synagogue de Naro, découverte en 1883 sur la plage d’Hammam-Lif [49] avec la richesse de ses décorations [50] , la nécropole juive de Gamart près de Carthage [51] donnent, parmi d’autres sources, les plus précieuses indications sur l’organisation locale du judaïsme africain. Chaque communauté avait à sa tête une assemblée culturelle à laquelle participaient également les Juifs de naissance, les prosélytes et les judaïsants, une assemblée administrative dont les membres, parfois a nombre de neuf, étaient désignés par la communauté. Des inscriptions retrouvées permettent de constater la présence de quelques femmes au sein de ce Conseil. Le Conseil des anciens assure la vie administrative de la communauté. Il gère les finances, veille sur l’organisation religieuse de la cité, représente les intérêts de la communauté en justice et devant les autorités. Il distribue les secours, prend les décisions relatives à la construction des synagogues, des écoles, des bibliothèques. Le Conseil présidé par le gérousiarque, nomme les administrateurs ou achontes. Le secrétaire (grammateus) veille à l’établissement des procès verbaux des réunions et à la conservation des archives. Le rabbin, ou archisynagogue, jouissant d’une large indépendance à l’égard du Conseil, assure le culte divin, la prédication et l’enseignement de la Loi. A ses côtés, nous trouvons ses assistants classiques : les lecteurs, les traducteurs, les chamashim ou sacristains ." [52]

 


3) Sous l’Empire de Rome

« Selon J.Juster [53] , l’Empire romain, sur un total de 80 millions d’habitants, pouvait comprendre 6 à 7 millions de Juifs, soit une proportion de 7 pour 100. Ce chiffre ne comprend évidemment pas les prosélytes dont le nombre serait par ailleurs impossible à déterminer, encore moins les « sympathisants », ceux qui iront dans les synagogues cueillir quelques idées ou quelques pratiques nouvelles qui s’intégreront tant bien que mal à leurs croyances païennes ." [54]


Toutes les Communautés juives de l’Empire de Rome jouissaient d’un même statut juridique, « (…) les Africains du Nord, Juifs y compris, purent accéder aux plus hautes charges. Pour ces derniers, une législation libérale devait les dispenser de toutes les obligations civiques du culte païen, incompatibles avec leur foi religieuse. Rome établissait là une distinction très nette entre le temporel et le spirituel, admettant qu’un citoyen romain appartienne civiquement sans aucune restriction, à l’Etat romain, et spirituellement à la « nation juive ». A ce titre, les Juifs furent dispensés du devoir (…) d’honorer les dieux protecteurs de la Cité. En ce qui concerne le culte rendu à l’empereur, ils devaient employer les formules usitées par les Romains mais ne pouvaient omettre les qualités et les attributs divins qui lui étaient reconnus ; le jour de la fête impériale et des fêtes nationales, ils devaient, au lieur de se rendre au temple païen, se réunir dans leur synagogue pour implorer la faveur du Dieu sur César. (…)

 

L’observance du shabbat était quasi officielle, puisqu’on ne pouvait obliger le Juif à comparaître en Justice, ni à accomplir aucune corvée, ..ils étaient régis par la même loi pénale…et pouvaient conclure des contrats commerciaux… » [55]

 

C’est avec Antonin le Pieux (138-165) que la Pax Romana rétablit la liberté de culte et la pratique religieuse (Sous Trajan et Hadrien, même la circoncision fut interdite). Ce sont les disciples de Rabbi Akiba qui reconstituent un premier centre spirituel à Uscha, en Galilée, et restaurent le Sanhédrin. Rome en signe d’apaisement, reconnaît l’autorité de l’ethnarque, chef spirituel, qui préside le Sanhédrin, et dont le pouvoir s’étend sur tous les Juifs de l’Empire et dont le siège se situait en Palestine, à Beth-Shearim, au nord-ouest du mont Thabor.

Réflexions et Conclusion

On ne peut pas comprendre comment de nombreuses tribus Berbères furent juives, regroupant des milliers d’individus, pratiquant des dialectes un peu différents, répartis sur le territoire de la Libye au Maroc, et tenant compte des innombrables difficultés inhérentes à la conversion au Judaïsme, sans imaginer un contexte favorable, ou une expérience pré- existante du Judaïsme soit datant de l’époque Cananéenne, au moment où les Philistins quittent Canaan, soit datant de l’époque du 1er Temple à la faveur des comptoirs Phéniciens qui viennent fonder Carthage aux environ de 814-813 av èc, soit de l’époque du second Temple, soit dans le cadre des politiques de peuplement de l’Ifriqia, par l’Empire de Rome (distribution de terres) dans lequel vit une nombreuse population juive ou judéenne dont de nombreux mercenaires, ainsi que cette période préislamique qui va du VIII° au X° siècle favorable au développement d’une influence juive chez les Berbères.

Autant d’ époques et de faits historiques qui rendent plausible l’installation de groupes de peuplement juifs en Afrique du Nord, en concomitance avec une judaïsation des populations déjà sensibilisées directement ou indirectement. On peut constater à la lecture des documents que les Berbères ne manifestèrent jamais d’hostilité envers les Juifs, au titre d’ennemis conquérants, et si les Juifs purent se joindre à eux, à différentes époques, s’ils se laissèrent judaïser pour certains, c’est que le Judaïsme ne leur était pas étranger, et les Juifs ne constituaient pas une force menaçante, mais une force morale qu’ils respectaient.


Au moment de la conquête arabe (640), les tribus juives de l’Arabie à la Libye furent soit anéanties soit converties (Médine, Quaibar), quelques groupes épars purent-ils rejoindre ceux des Aurès pour résister ou tout au moins s’y réfugier ? c’est probable. N’oublions pas que les zones montagneuses concernées sont largement ouvertes sur le Sahara, vers le sud, à l’abri des conquérants venant de la mer ou des zones côtières. N’oublions pas que les informations se véhiculent avec les caravanes traversant de grands espaces, et que les Juifs forment une partie essentielle des caravaniers ; ils ne s’ignorent pas d’une contrée à l’autre, ils ont noué des liens, ils se déplacent toujours d’un point à l’autre sachant où trouver et chez qui trouver le gîte et le couvert en conformité avec les lois juives.

 

Ce n’est pas l’effet du hasard si l’on trouve le long des routes caravanières des traces juives (pièces de monnaie, de poteries, parchemins) et de foyers installés, de l’Afrique noire à l’Asie (Chine).

André Chouraqui dans son « Histoire des Juifs en Afrique du Nord" [56], décrit longuement le vêtement porté par ses ancêtres dans lequel se conjuguent toutes les influences espagnoles, turques, algériennes : « (..) ample saroual aux mille plis savamment ordonnés, ceinture d’hidalgo, faite pour renforcer la taille et fortifier l’assise du corps, gilet moulant avantageusement le buste, brodé et fermé par des dizaines de boutons délicatement ornés, boléro visiblement hérité des traditions hispaniques, artistement coupé dans de fortes et nobles étoffes, aux couleurs nuancées, et par surcroît brodées.

Surmontant le tout, une coiffure, en forme de chéchia, rouge, fortement serrée dans un turban couleur or, (…) »

Toute l’histoire des Juifs en Afrique du Nord est dans leur vêtement toute résumée : Une formidable présence fusionnelle avec les autochtones et une capacité à persister face à tous les bouleversements historiques.

 

vieux2b-jpg.jpg

EN SAVOIR PLUS : André Chouraqui cite les chercheurs dont les travaux comptent parmi les meilleurs : Georges Vajda, H.Z. Hirschberg, Doris Bensimon-Donath, David Corcos, Paul Sebbag, Robert Attal, J.D.Abbou, H. Elkaïm, Paul Flamand, Haïm Zafrani, A. Zagouri, Issakhar Ben Ami…


[1] .Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette. »

[2] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette

[3] "Les Berbères" de Jean Servier, éd. PUF coll. Que sais-je ?

[4] "L’histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique septentrionale." de Ibn Khaldoun.

[5] Id., op. cit t.I, p. 167.

[6] "Marcel Simon, dans sa magistrale étude "Judaïsme berbère en Afrique ancienne", souligne un certain flottement d’Ibn Khaldoun qui s’élève, quelques pages plus loin, "contre l’idée d’une migration" et considère les Berbères comme des autochtones de l’Afrique, en parlant toutefois des démêlés de leurs ancêtres cananéens en Israël." notes de André Chouraqui dans "Histoire des Juifs en Afrique du Nord", éd. Hachette.

[7] Ibn Khaldoun, op. cit., P. 184.

[8] Gsell : "Histoire ancienne de l’Afrique du Nord, t.I, p 341, n3.

[9] Jubilés, IX,I.

[10] Flavius Josèphe : Antiquités Judaïques, 1, 15,

[11] "Selon Sloush (…) d’anciens textes égyptiens attestent que sous la XIX° dynastie des Pharaons, donc avant l’établissement des Juifs en Palestine, des Hyksos vaincus par les Pharaons émigrèrent au Maghreb, Sloush attribue au Juifs de Cyrène la naissance de l’idée de l’origine cananéenne des Berbères." notes de André Chouraqui..

[12] Midrash Lévitique Rabba, XVII. Cf. Talmud de Jérusalem, Sukkah, 5a, 23 a (…). Notes de André Chouraqui, Histoire des Juifs en Afrique du Nord, éd. Hachette

[13] Tossephta Shabbat, VII, VIII, 25. Sloush : Judéo-Héllènes, p.59. Les Amorrhéens sont encore l’une des tribus cananéennes. Les variations, Guirgachéen, Amorrhéens, confirment l’idée générale d’une origine cananéenne des peuples de l’Afrique. Une chronique chrétienne anonyme datant du II° siècle (Migne : P.L. 3,665) étend cette légende aux habitants des Baléares qui seraient également à l’origine issus des Cananéens en fuite devant "ce bandit de Josué, fils de Noun" pour reprendre l’irrévérencieuse expression transmise par Procope. Cf. Talmud de Jérusalem, Shabbat, VI, 36. Voir Paul Monceaux : " Les colonies juives dans l’Afrique romaines", dans R.E.J., t. XLIV,Paris, 1902, et The Jewish Encyclopedia, t.I. p.225." notes de André Chouraqui.

[14] "Yossiphon, I, 2. Ibn Khaldoun se rattache évidemment à la tradition rapportée par Josèphe et voit dans les Berbères les descendants d’Abraham. (…)"

[15] Saint Augustin : Epistolae ad Romanos inchoata expositio, 13 (P.L. 34, 2096) (…).

[16] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette, p.49,50.

[17] ("Les Berbères", éd. Puf)

[18] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette, p.62.

[19] "Le Berbère à l’école nationale des Langues Orientales vivantes" Paris, Imprimerie Nationale de France, 1948, p. 250.

[20] "Ces travaux ont paru en 1893 : Baskisch und Berberisch (in Travaux de l’Académie Royale des Sciences de Prusse, t. XXI, p. 591.613), et Die Verwandtschaft des Baskichen mit der Berbersprachen (Brunschweig, 1894)."

[21] "Les Berbères" de Jean Servier, éd. Puf, p.33.

[22] "E. Renan : Histoire générale des langues sémitiques, Paris, 1878, p. 148. Nahum Sloush (Civilisation hébraïque et phénicienne à Carthage, Tunis, 1911, p.16) fidèle à sa manière, affirme que les seules différences entre l’hébreu et le punique relèvent de l’orthographe et de la prononciation". Notes de André Chouraqui.

[23] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette, p.50.51.

[24] id., op.cit., p.252.

[25] "Les Berbères" de Jean Servier, éd. Puf coll Que sais-je ?, p 57.58.

[26] Jean Servier "Les Berbères".

[27] Jean Servier, Les Berbères, ed. Puf.

[28] Jean Servier, "Les Berbères", éd. Puf, p70

[29] L’équivalent en hébreu se dit rruah

[30] Marcel Simon : Op. Cit., p. 131. Notes de André Chouraqui dans Histoire des Juifs en Afrique du Nord.

[31] Voir "Le Judaïsme berbère en Afrique ancienne, de Marcel Simon. Notes de André Chouraqui.

[32] M. Simon, p. 109. Les Coelicoles se donnent eux-mêmes le nom de Juifs. Code Théodosien, 16.8.19. Sur les liens entre Coelicoles et adorateurs de Regina Coelestis, cf. Marcel Simon, pp. 111-114. Sur les Abeloniens et les Coelicoles, cf. Mesnage, op cit. p. 537, Mièses, op. cit. P. 146.

[33] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette, p.63.

[34] "Une inscription découverte à l’ouest de Kairouan, à Henchir-Djouana en Tunisie centrale (cf. Monceaux : "Païens judaïsants. Essai d’explication d’une inscription africaine", dans Revue Africaine, 1902, pp. 208.226), permet de connaître cette influence biblique très précise parmi les païens judaïsants qui, au III° siècle encore, peuvent accéder directement, nous l’avons vu, à la Bible hébraïque. Cf. F. Cumont : " Un fragment de sarcophage judéo-païen", dans Revue archéologique, 1916, II, p.9, n°4 ? QUI analyse une inscription authentiquement juive." notes de André Chouraqui dans "Histoire des Juifs en Afrique du Nord.

[35] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette.

[36] Op. cit., vol. II, p.35..

[37] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette.

[38] L.C. Briggs : " Aperçu préliminaire sur l’anthropologie des Juifs du Mzab", dans Bulletin de la Société d’histoire naturelle de l’Afrique du Nord, t. XLVI, 1955, pp. 135-154 ; L.C.Briggs et N.L.Guede : No more for ever, Cambridge, Mass., 1964. Notes de André Chouraqui.

[39] Cf. Talmud de Jérusalem, Kilaïm, 8, 3. Notes de A. Chouraqui.

[40] Zafrani déplore que ces vestiges n’aient pas été recueillis car tous les mellahs berbères ont disparu après le grand exode des années 1950. Cf. Galand-Pernet et Zafrani : Op. cit., vol I, p.1.

[41] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette, p.67.

[42] El-Waqdi, "considéré par Hirschberg comme un historien sérieux qui mesure ses propos."

[43] "Abraham ben Zamero était rabbin, médecin et homme politique. Les membres de cette famille avaient rempli au XVI° siècle un rôle important, dans leurs communautés, exerçant des fonctions politiques et diplomatiques dans les comptoirs portugais de la côte atlantique du Maghreb." notes de A. Chouraqui.

[44] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette, p 67.68.

[45] Cf. Hirschberg : Op., cit., tII, pp. 26.27 ; cf. aussi Houdas et Delafosse : Tarikh al-Fettach de Mahmoud Kati, 1913, pp. 62.64 ; 119-123..

[46] Cf. P. de Cenivol : " La légende du Juif Ibn Mechol et la fête du sultan des Tolba à Fez", dans Hespéris, t.V, pp. 137-218 ; Shlomo Hacohen : Chroniques de Debdou dans Vayahel Shlomo (en hébreu), Casablanca, 1929, pp. 2b-3a ; Hirschberg : Op., cit, t.II, p. 28.

[47] M. Eisenbeth : Le Judaïsme nord-africain, Paris, 1931, Pp. 34640. N. Sloush : Travels in North Africa, Philadelphia, 1927, pp. 295-305 ; Hirschberg : Op. Cit., t.II, pp. 29-30.

[48] Sarid ou Palit, premier recueil, Tel-Aviv, 1945, pp. 30-32. notes de A. Chouraqui.

[49] Cf. Héron de Villefosse : Bull. des Antiquités de France, 1895, p.150. Les inscriptions de la synagogue de Naro sont conservées dans les très riches collections du musée du Bardo. Les mosaïques en sont conservées au musée de Toulouse. notes de A. Chouraqui.

[50] "A côté des chandeliers à sept branches, les éléments figuratifs cependant prohibés par le plus formel commandement de la Bible y sont nombreux, comme d’ailleurs dans les synagogues contemporaines découvertes en Israël : on y trouve des lions, des hyènes, des perdrix, des pintades, des canards, des poissons, des fruits, des arbres, des figures humaines, etc.. Notes de A.Chouraqui. A noter que la synagogue de Doura-Europos en Syrie et Beth Alpha en Israël datées du III° siècle, présentent également des motifs figuratifs.

[51] "Trop peu connue du public, aux portes de Tunis, est l’une des sources les plus précieuses pour la connaissance du judaïsme à Carthage. P. Monceaux : "Les colonies juives dans l’Afrique romaine", dans R.E.J, 1902, t. XLIV, p.16. Pour la description détaillée de la nécropole, voir P. Delattre : La Nécropole juive de Carthage, Lyon, 1895. Cf. A.L. Delattre : l’Epigraphie funéraire chrétienne à Carthage, Tunis 1926. Du même : La Nécropole des Rabs, prêtres et prêtresses de Carthage, Paris, 1905. Id., Paris, 1906. Du même : Une visite à la Nécropole des Rabs, Palerme, 1906." notes de A. Chouraqui.

[52] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette.

[53] Op. cit., I, p. 180.209.

[54] Notes de A. Chouraqui dans Histoire des Juifs en Afrique du Nord, éd.Hachette.

[55] Idem.

[56] Editions Hachette, p.19.

 

 

http://www.judaicultures.info/LES-BERBERES.html

http://fr.shvoong.com/humanities/jewish-studies/168979-les-berberes-juifs-du-draa/

http://www.mondeberbere.com/juifs/judeoberbere.htm

http://www.zlabia.com/lakahena.htm

http://www.judaicultures.info/sites-patrimoine/france-15/languedoc-roussillon-38/Le-Languedoc-Roussillon-et-la

http://www.judaicultures.info/histoire-6/Les-Juifs-en-terre-d-Islam/LES-JUIFS-ET-L-ENTREE-DES-ARABES

Partager cet article
Repost0
21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 14:28

On parle toujours des juifs de Palestine mais il existait aussi de Juifs en Afrique du Nord, bien avant que Rome arrive.


Je vous présente un article écrit par Nadia Darmon H

sur le site:http://www.judaicultures.info/LES-BERBERES.html

 

Il est passionnant à la lecture et nous éclaire sur le passé ...........

 

 

 

Les Juifs Berbères

L’histoire des Juifs Berbères se confond et se croise avec celle des Berbères, pour de multiples raisons que nous allons tenter de vous exposer d’après de nombreux travaux de recherche effectués par des spécialistes éminents. Les bases de cette étude passionnante repose essentiellement sur « Les Berbères » de Jean Servier, éditions PUF Que sais-je ? et sur l’admirable « Histoire des Juifs en Afrique du Nord » de André Chouraqui, éditions Hachette.


Les recherches les plus sérieuses penchent en faveur d’une origine Punique et Proche-Orientale des Berbères, de la Cyrénaïque (Lybie) au Maroc.

La langue proche du Cananéen (langue sémitique-nord), le culte plus proche des mazdéens d’Iran, les poteries et les habitats qui évoquent le Proche Orient.

 

Le culte des saints propre au Maghreb berbère évoque également le rattachement aux lignées de prêtres et des familles sacerdotales. Rien semble-t-il , n’empêchait des populations parentes des Hébreux ou même des Juifs plus tard, de rejoindre et de s’apparenter aux populations autochtones installées dans les Aurès, ni les origines linguistiques, ni les origines culturelles. Tout ce qui touche à l’origine et à l’histoire des Berbères concerne aussi l’origine des populations juives d’Afrique du Nord, que nous sachions que des tribus berbères juives eurent existé en nombre, ne nous donne encore pas toutes les clés de compréhension de l’origine de leur existence, ni surtout de leur conversion hypothétiquement massive.

  Ce dont nous sommes assurés c’est qu’elles ont existé, résisté farouchement, parfois régné, et persisté sur toute l’Afrique du Nord, de la mer aux confins de l’Afrique, certains nomades, d’autres sédentaires, mais tous berbères.


Aux légendes et aux traditions orales recueillies qui s’attachent en particulier à Josué, coïncident des récits, des évocations qu’ils soient le fait du Talmud évoquant Rabbi Akiba parcourant le Maghreb et appelant à la révolte contre Rome, Hillel , ou Saint Jérôme et Saint Augustin polémiquant à propos du bon entendement de mots hébreux…etc..


  André Chouraqui affirme que ce qui atteste de l’ancienneté de l’installation des Juifs en Afrique du Nord, c’est sans doute, « la persistance d’un milieu juif hébréophone, (…) Partis de la Palestine avant que l’araméen n’y supplante l’hébreu, les premiers colons juifs désormais installés en milieu punique conservaient l’usage de leur langue originelle, comprise par leurs nouveaux compatriotes. Subissant l’attirance du semblable (..)" [1] et ajoutons un accueil favorable de la population qui voyaient en eux des cousins proches.


« L’un des premiers documents qui attestent la présence des Juifs en Afrique du Nord se trouve dans la controverse de Josèphe contre Appion : Ptolémée, fils de Laghus (323-285 av. J.C.), aurait déporté cent mille juifs d’Israël en Egypte, d’où ils seraient passés en Cyrénaïque et de là, probablement, dans les autres pays du nord de l’Afrique." [2]

André Chouraqui rapporte que Saint Jérôme affirmait que les communautés juives formaient une chaîne ininterrompue depuis l’Inde jusqu’aux confins de l’Afrique.

Parentés Cananéennes

1) Monuments et épigraphie : A noter, selon Jean Servier [3] , les similarités entre les monuments tumulaires d’Algérie (Djeddars, Tombeau de la « Chrétienne » ou Medghacen) avec le tombeau dit d’Hérode à Jérusalem ou avec les motifs ornementaux préislamiques gravés dans les pierres des villes nabatéennes du Néguev (Abda, Soubeita) et que l’on retrouve en Afrique du Nord.


2) Récits : Ibn Khaldoun, historien né à Tunis en mai 1332 (1er Ramadan 732) et mort le 16 mars 1406 (le 25 du Ramadan 808), constitue la source principale de connaissance de l’origine des Berbères [4] ; après avoir décrit une population diverse, composée de nomades éleveurs de moutons et de bœufs, parfois de chameaux, parmi ces nomades « la haute classe parcourt le pays la lance à la main ; elle s’occupe également à multiplier les troupeaux et à dévaliser les voyageurs. [5]. Après avoir rapporté toutes les légendes qui circulent à leur propos, il tranche ainsi : (…) «  Maintenant le fait réel, fait qui nous dispense de toute hypothèse, est ceci : les Berbères sont les enfants de Canaan fils de Cham, fils de Noé…ils reçurent leur judaïsme de leurs puissants voisins, les Israélites de Syrie. [6].

  Ainsi que nous l’avons déjà énoncé en traitant des grandes divisions de l’espèce humaine. Leur aïeul se nommait Mazigh, leurs frères étaient les Gergéséens (Agrikech) ; les Philistins, enfants de Casluhim, fils de Misraim, fils de Cham, leur était apparentés.

  Le roi chez eux, portait le titre de Goliath (Djalout). Il y eut en Syrie, entre les Philistins et les Israélites, des guerres rapportées par l’histoire, et pendant lesquelles les descendants de Canaan et les Gergéséens soutinrent les Philistins contre les enfants d’Israël. Cette dernière circonstance aura probablement induit en erreur celui qui a fait de Goliath un Berbère, alors qu’il faisait partie des Philistins, apparentés aux Berbères . On ne doit admettre aucune autre opinion que la nôtre ; elle est la seule qui soit vraie et de laquelle on ne peut s’écarter." [7]

 

« Cependant, Gsell attribuait l’origine de cette légende à des clercs chrétiens. [8] M. Marcel Simon y voit plus justement une idée qui serait née et se serait développée dans la littérature hébraïque. Selon le Livre des Jubilés, Cham, fils de Noé, aurait partagé l’Afrique du Nord pour l’attribuer à ses enfants. [9]

Ainsi, au premier siècle avant l’ère chrétienne, époque à laquelle fut probablement rédigé le Livre des Jubilés, la légende de l’origine cananéenne des Berbères avait déjà une large diffusion.

 

Josèphe, plus catégorique, déclare que les indigènes d’Afrique du Nord sont mieux que des Chamites, des Sémites descendant directement d’Abraham par Médian, fils de Ketura, la seconde femme d’Abraham. [10]

 

Par la suite, la littérature rabbinique se fera à maintes reprises l’écho de cette légende qui resserre si étroitement les liens entre les Berbères et Israël biblique. [11] Un texte talmudique, considéré comme ancien par la Tossephta du II°siècle, parle de la migration en Afrique des Guirgachéens, l’une des sept peuplades cananéennes au temps de Josué.

 

« …Guirgachi s’en alla (de Palestine spontanément à la demande de Josué) et c’est pourquoi il lui fut donné pour pays un beau patrimoine :l’Afrique… » [12] Un autre texte de la Tossephta reprend le même thème : « Il n’y a pas de peuple plus honnête que les Amorrhéens. La tradition rapporte qu’ils eurent foi en Dieu et se retirèrent de plein gré en Afrique (lors de la conquête de Canaan par Josué)." [13]


« Au Moyen Age, la légende encore présente dans la littérature juive s’enrichit ; ce ne seraient pas seulement des Cananéens mais également des descendants d’Esaü qui auraient donné naissance aux populations du nord de l’Afrique. Le Yossiphon, en effet, prétend qu’un descendant d’Esaü s’échappa d’Egypte pour se réfugier à Carthage et y fonder un peuple. [14]

  Pour revenir à la littérature chrétienne antérieure, un texte de Saint Augustin est particulièrement révélateur : « Demandez à nos paysans ce qu’ils sont ; ils répondent : « Des Chenani. » Dans leur patois corrompu, une lettre est tombée. Il faut entendre des Cananéens." [15]

  André Chouraqui poursuit ainsi, « Tels sont les divers échos de cette antique tradition. Son importance est considérable pour notre objet puisqu’elle fait des Berbères des frères de race, de langue, et nous le verrons, de religion avec les Juifs. Rapportée à la fois par des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans, elle ne pouvait être purement et simplement rejetée.(…) La vérité de la légende c’est que, dès le VIII° siècle avant notre ère, l’Afrique du Nord subit ses premières influences sémitiques aux débuts de la colonisation phénicienne." [16]

« Notons, écrit Jean Servier [17] que le nom biblique de Goliath, transcrit en arabe par Djalout, paraît proche du berbère agellid - roi - dont l’origine serait, selon moi, la peau : selon les parlers, aigiu ou ailut.

Peut-être la peau d’un animal déterminé porté d’une certaine façon était-elle un insigne de fonction.

  Pausanias dit que l’égide que portait Athéna était un vêtement des femmes libyennes, que son nom venait d’un mot libyque : pourquoi pas Aigios - égide en grec - Aigiu en berbère ? »


3) Deux groupes ethniques selon Ibn Khaldoun : Toujours selon Jean Servier, Ibn Khaldoun propose une division ethnique des Berbères en - Botr de qui descendraient les At Betroun , une confédération de la Grande Kabylie disparue après la répression de la révolte de 1871, - Branès de qui descendraient les Zénètes nomades puis sédentarisés dans les Aurès avec les Beni Snous à la frontière algéro-marocaine, au sud de Tlemcen.


Les deux grands peuples qui habitaient autrefois les Aurès auraient disparu : les Djarawa et les Harawa, dont il ne resterait que des monuments mégalithes près de Batna. On sait que les tribus juives ou judaisées étaient issues des Branès ou Baranès sédentarisées, dont les Djarawa sont une branche essentielle à laquelle appartenait la  Kahéna, reine juive berbère qui opposa une résistance farouche aux conquérants arabes. « Les autres tribus juives étaient les Nefouça, Berbères de l’Ifrikya, Les Fendelaoua, les Mediouna, les Behlouda, les Ghratha et les Fazaz, Berbères du Maghreb el-Akça.


  On sait que c’est chez les Botr nomades que le prosélytisme juif eut le plus grand succès. Il existait des tribus entièrement juives, et des poches ou des clans juifs à l’intérieur d’autres tribus. A travers les patronymes juifs d’Afrique du Nord parfois déformés ou francisés , on retrouve encore aujourd’hui le nom de leur tribu d’origine (Médioni, Bénichou pour Aït Ichou, Darmon pour Djarmen..)


« Analysant les causes de l’expansion du judaïsme, Marcel Simon, en plus des caractères linguistiques et religieux (…), Depuis la guerre contre Rome et les massacres de Cyrénaïque les Juifs se détournent du monde romain et, dispersés dans le continent africain, se rapprochent des Berbères.


De cette époque date la première rupture profonde du judaïsme africain avec les éléments hellénistes de la Diaspora. Autre cause relevée par M. Simon : le philosémitisme des Sévères, « dynastie d’origine africaine, et sémitique de culture et d’affinités ».

 

Par eux, les influences juives se font plus réelles dans tout l’Empire. Cette bienveillance renforce ce particularisme né des événements de Cyrène, et accroît ainsi la solidarité judéo-berbère. (…) La colonisation romaine, avec les Sévères, refoule vers le désert les Berbères nomades, et confisque au bénéfice des colons leurs terrains de parcours. (…)

  Ainsi, deux des principales tribus Botr, dont les terrains de parcours s’étendaient entre les confins de la Tunisie et de la Tripolitaine, avaient été imprégnées d’influences juives. Toujours selon Ibn Khaldoun, on trouve des Juifs parmi les milieux berbères de Tamina (la Chaouïa actuelle) et du Tadla (sur l’Oum er-Rebia).

Dans le Touat enfin, à l’extrême nord, au Gourara, entre Tamentit et Sba Guerrara, les historiens arabes nous rapportent l’existence d’un groupement juif, dans un pays où la langue et la race des Zenata berbères se sont conservées intactes jusqu’à nos jours.


  Ce « royaume » devait survivre au triomphe de l’Islam et se prolonger jusqu’au XVI° siècle. La recrudescence du sentiment religieux musulman après les grandes expulsions d’Espagne devait y mettre fin par un massacre général en 1492. L’existence des Juifs nomades, dont l’importance fut soulignée par Gauthier, expliquerait ainsi la diffusion du judaïsme au-delà des sphères d’influences carthaginoises, jusqu’aux tribus judaïsées du Maghreb el-Akça (Mediouna) que mentionne encore Ibn Khaldoun, et peut-être même jusqu’en Afrique noire ." [18]

La langue berbère

Soyons simples et directs, nous ignorons encore l’origine du Berbère. « Quelques mots dans Corippe, un poète latin du VI° siècle, et seize noms de figures géométriques dans un manuscrit hébreu du IX° siècle provenant sans doute du sud de l’Espagne et qui n’a jamais été publié, et comme le signale André Basset, [19] des phrases de Baidoq du XII° siècle. »

 

Il reste encore à déchiffrer les inscriptions lybiques, dont deux bilingues (à Dougga), Jean Servier mentionne également les inscriptions martelées volontairement par de jeunes berbères en 1953, dans un souci d’effacer toute trace préislamique, hélas cette tendance se retrouve en Libye pour les inscriptions gravées en libyque. Mais aussi ailleurs dans le monde (Afghanistan pour les Buddhas détruits, sur le Mont du Temple à Jérusalem dans sa partie administrée par les musulmans, etc..)


« Depuis longtemps des linguistes ont cherché à les rapprocher (les parlers berbères) des langues qui l’entourent géographiquement : l’égyptien et les langues sémitiques. Il faut mentionner les tentatives de Bertholon selon qui le berbère viendrait du grec.

  Un grand latiniste, Schuchardt, s’est demandé si le basque n’était pas le résidu de l’ibère. Dans ce cas, basque et berbère viendraient de la même souche. Le basque étant considéré comme le résidu d’un vaste groupe pré-indo-européen s’étendant jusqu’au Caucase, des linguistes allemands [20] ont envisagé une comparaison directe du caucasique et du berbère. " [21]


Chacun en effet peut être surpris de quelques similarités dans les racines basques et berbères comme celle de Aït, que l’on trouve dans les patronymes ou noms de lieux (par exemple : Aït Ichou en berbère, fils de Joseph, qui a donné le patronyme Bénichou.)

  Et que dire de cette confusion des esprits à propos de la terminologie employée par exemple dans « La chanson de Roland », lorsqu’il s’agit des barbaresques qui attaquent, sont-ils des basques, des berbères, ou des barbares ? tous ne formant peut-être qu’un seul ?


Cependant, le berbère est classé dans la famille des langues chamito-sémitique- nord qui incluent le cananéen, l’araméen, l’hébreu et semble-t-il le libyque. Le sémitique-sud reprend à son compte le syriaque d’où émerge l’arabe.


Mais pour André Chouraqui, nul doute que les Berbères parlèrent encore plusieurs siècles après la chute de Carthage (-813/-146 av. è.c.), le punique. Il rapporte que d’après Gsell, les autochtones du Maghreb, « par leur langue et par leurs mœurs, étaient devenus des Phéniciens ». (…) Chouraqui précise que les documents puniques les plus anciens connus, datent des IV -II° siècles avant è.c, et proviennent de Malte, de Sicile, de Sardaigne, mais il poursuit ainsi : « Saint Augustin, dans ses sermons, recourt volontiers au punique, manifestement familier à ses auditeurs, pour expliquer les termes hébraïques ou araméens de l’Ecriture.


M. Simon verse au débat une nouvelle précision. Saint Augustin signale que les Circoncellions appelaient les gourdins dont ils se servaient pour convertir de force les populations au christianisme du nom d’Israël.

 

Les redoutables sectaires appelaient ainsi les armes de leur propagande d’un nom qui signifie en hébreu « Dieu combat ».


  De ce détail, M. Simon induit que probablement : « Les Circoncellions et avec eux vraisemblablement de larges masses de la population rurale lisaient et comprenaient la Bible dans sa langue originelle. En cela sans doute réside l’essentiel : l’étroite parenté de l’hébreu et du punique devait, dès les origines, assurer, inévitablement, une profonde interpénétration des Juifs et des Berbères dans le Maghreb.


  Saint Jérôme, dont l’autorité à elle seule pourrait en la matière emporter la conviction, suivi par Priscien, insiste déjà sur les similitudes des deux langues sœurs.

  La science moderne confirme l’antique tradition en affirmant l’étroite parenté du punique et de l’hébreu. [22] Ces similitudes, sur lesquelles nul ne saurait trop insister, expliquent l’extraordinaire diffusion d’idées juives en Afrique du Nord préparant la voie au christianisme, puis à l’Islam." [23]


La langue berbère épouse une organisation sociale dans laquelle domine un clan restreint, celui du village, du quartier dans le village, de la famille. Elle ne sera jamais une langue de civilisation, et faute de support écrit favorisant une diffusion homogène, elle se subdivise en une infinité de dialectes (3000 à 5000 selon André Basset [24] ), qui se croisent et s’entremêlent favorisant sa disparition en faveur de l’arabe imposée par une élite citadine. »

 

Jean Servier note citant André Basset : « Certes, ces parlers, comme bien d’autres langues à l’origine, conviennent à des pasteurs, des arboriculteurs, des cultivateurs. Ils forment une langue concrète (..) d’autant plus fourmillante de mots pour les questions qui les préoccupent qu’ils ont une perception très aiguë des moindres nuances (..), André Basset donnant cet exemple : « un targui emploie deux verbes différents, selon qu’une bête s’accroupit pattes antérieures en avant ou repliées ».

Cependant cette appréciation semble réductrice en regard des langues anciennes qui expriment aujourd’hui encore, les concepts du monde moderne (l’hébreu, le grec, le latin, l’arabe..)

La population berbère

Au Maroc, la population est d’origine tamazight - berbère - L’arabe comme langue officielle puis vernaculaire s’est imposée au moment de la conquête par les troupes arabes. Toutefois, deux groupes linguistiques se sont formés, les Irifyen, habitants du Rif dont le territoire s’étend le long de la Méditerranée sur 60 km à l’intérieur des terres et les Imazighen dont les Braber qui habitent les zones montagneuses au centre du Maroc et la partie orientale des chaînes du Haut Atlas, les Shlöh ou Ishelyen qui habitent la partie occidentale du Haut Atlas et la région du Sous, ainsi qu’un territoire limité par Demnat et Mogador, Les Drawa, à l’extrême sud du Maroc, et le dernier groupe regroupant diverses tribus dans les alentours d’Oujda.


Entre les Irifyen et les Imazighen, on ne se comprend pas, il y a une infinité de dialectes à l’intérieur de chaque groupe, due à l’absence d’une langue écrite mais également l’absence de relations sociales entre elles dit Jean Servier.


  En Algérie, « une carte de répartition des parlers berbères permet de distinguer environ sept groupes, (…) » qui se sont éteints petit à petit, sur la frontière algéro-marocaine, chez les Beni Snous où en 1954, quelques hommes parlaient encore le Zénète à Beni Zidaz.


  Disparu aussi celui qui se situait dans la région de Marnia/Tlemcen, alors qu’il était signalé en 1863. A l’est, sur les massifs du Zakkar et de l’Ouarsenis, de la mer à la vallée du Chélif et jusqu’à Miliana, les berbérophones dits Ishenouiyen sont bilingues.


  Tous les groupes se comprennent. Jean Servier constate l’extinction du Berbère dans les zones isolées ou dans celles dont l’économie dépend des échanges commerciaux avec les villes arabophones, en revanche le maintien du Berbère uniquement en Kabylie en Algérie, « dans les zones de diffusion sur une grande étendue, capables de vivre sur elles mêmes, dont les échanges commerciaux se font avec des villes berbérophones . »


C’est dans la région de la Kabylie Soummam, ou petite Kabylie, au-delà de Bougie, après le Cap Carbon jusqu’au Cap Aokas, sur la côte, une région largement ouverte que le sahara, « qu’autrefois habitaient deux puissantes tribus Zenaga : les Jarawa et les Harawa et les divers groupes jadis convertis au judaïsme comme les Ouläd ‘Aziz ou arabes - venus plus tardivement - comme les Ouläd Ziyan. Ces derniers se sont fixés, venant du sahara où ils nomadisaient. »


En Tunisie, « André Basset a recensé douze villages, six chez les Matmata, (..) caractérisés par leur habitat : des grottes souterraines dans des falaises, un village perché, Tazrit, et cinq villages dans l’île de Djerba. » dans lesquels on parlait le Zénète. Quant au parler de Djerba, disparu de l’île, se retrouverait dans les rues commerçantes de Paris.

« En Libye, les premiers habitants étaient sans doute de souche berbère (..). »

L’opposition berbère aux conquérants

D’une manière générale les citadins en bordure de la côte sont davantage favorables aux conquérants qu’ils furent romains ou arabes, ils apportent stabilité et sécurité, en opposition avec les tribus berbères des massifs montagneux ou en bordure du sahara qui voient leurs activités de pillage et leur indépendance menacées.


  Lorsque le pouvoir romain s’imposa vers 509 av è.c jusqu’à la conquête vandale en 430, il transforma les propriétés des Puniques et des Berbères en propriété précaire du sol moyennant un tribut des vaincus, le Stipendium.


  Rome ne se préoccupa pas ni du droit coutumier ni de l’organisation sociale des paysans berbères. Jusqu’en 238, la domination romaine ne fut jamais remise en cause bien que des révoltes éclatèrent vite réprimées, bien qu’un chef berbère Tacfarinas, tint tête aux armées romaines durant sept années (d’après Tacite), c’était en (17 de note ère, sous Tibère).

Le sénat romain n’envisagea jamais de centraliser le pouvoir localement et s’appuya sur les igelliden, chefs désignés de village pour une courte durée par le droit coutumier, qui devint un substrat de roi et parfois un chef de guerre.


  Selon Jean Servier, « la colonisation romaine inaugura tous les systèmes coloniaux que devait connaître l’Algérie( ..).

Un problème vint se poser pour la première fois aux Romains, la rencontre de la propriété de colonisation nettement délimitée et individuelle et du terrain de parcours collectif des nomades.


La solution devait servir de modèle à toutes les erreurs de l’avenir : l’expropriation des nomades ; Septime Sévère, berbère sédentaire, organisa la lutte ouverte contre le nomadisme.

Certains ne se résignèrent pas à la misère sédentaire car, déjà, s’ouvrait le problème des bidonvilles : ceux-là furent rejetés, misérables, aigris et prêts à la révolte, vers le Sahara. » Une insurrection en 253, s’étendit de la Numidie à la Mauritanie césarienne, les terres furent razziées, les villages chrétiens rançonnés, la crise dura dix ans ; les tribus conservèrent alors le « goût de la dissidence ».


C’est un peuple de 80 000 personnes dirigé par Genséric, composé d’Alains, de Vandales et de Goths, dont 15 000 soldats, qui fit irruption en 429, dans l’histoire de l’Afrique du Nord.

  Il trouva des berbères en révolte, des garnisons romaines en décomposition.  

 

On peut s’étonner qu’alors le christianisme ne se fut pas imposé à toute la berbérie, et qu’au moment de la conquête arabe en 642, les troupes trouvèrent des tribus juives d’une certaine importance numérique.

« Les Berbères ont toujours su opposer à leurs conquérants des schismes ou des idéologies issues de la pensée même des vainqueurs. Convertis depuis peu à l’Islam, et après avoir, nous dit Ibn Khaldoun, apostasié douze fois en soixante dix ans, ils n’eurent pas d’autre arme contre l’Islam, que l’Islam lui-même, aussi purent-ils dissimuler la révolte sous le couvert d’un idéal religieux : ce fut le Kharidjisme. » écrit Jean Servier.

 

 

Au X° siècle, un Imam élu fut placé à la tête du royaume de Tahert qui s’étendait du djebel Nefouça à Tiaret, opposa aux conquérants « un idéal d’ascèse et de dépouillement à une civilisation matérielle trop riche , et considérer l’enrichissement des vainqueurs comme une spoliation, même s’il provient d’une supériorité technique ou d’une organisation sociale plus cohérente. » (…) « Dans l’Aurès au sein des tribus Berghouata. Un de leurs chefs, Salih, revendiquant le titre de Prophète, composa un Coran berbère et édicta une sorte de code religieux. Les historiens arabes ont pieusement passé sous silence ces tentatives sur lesquels nous avons finalement peu de renseignements." [25]


La dynastie Abbasside règne à Bagdad, au Maroc, les Idrissides sont reconnus par toutes les tribus Zénètes de Tanger au Chétif, et de la vallée de la Soummam à Tripoli, règne la dynastie Aghlabide. « En 893, les confédérations de la vallée de la Soummam envoyèrent à La Mecque des délégués pour y étudier l’Islam », ils revinrent accompagnés d’un homme pieux qui se fera leur instructeur, Obaïd-Allah, qui appartenait à une société initiatique chi’ite.

  « Ainsi, arriva dans les montagnes berbères la croyance de l’Imam caché - le Maître de l’Heure - Le Mahdi, qui devait persister jusqu’à nos jours." [26]


Il prit en 910 le titre de Mahdi et de Commandeur des croyants, il fonda sa capitale au sud de Monastir, Mahdiya et la dynastie des Fatimides.

  La prospérité et la paix régnant, cela déplut, l’austérité étant plus en rapport avec l’idéal berbère développé par un Khardjite intransigeant, qui exhortait à chasser les Fatimides et élire un gouvernement. « Les bandes d’Abou Yazid se montrèrent impitoyables pour les citadins et les propriétaires, essayant de soulever les nomades pour les entraîner à l’assaut des villes. » Fait prisonnier, il mourut en 947.


C’est sous les Zirides issus des Fatimides, qu’un retour à l’orthodoxie apparut, au XI° siècle, et jusqu’en 1602 ils firent face à l’avancée des nomades, ils donnèrent à l’Algérie son cadre citadin et moderne, fondant et développant trois villes : Alger, Miliana et Médéa.


  Puis de retournement en retournement, venant du Khalife du Caire qui lança les Beni Hillal, terribles tribus nomades sur les villes d’Ifriqiya qu’ils saccagèrent, puis s’insinuèrent parmi les tribus berbères formant des îlots éliminant et supplantant les tribus berbères par les Beni Slyem près de Dellys, les Beni Hosain dans la région de Zekri-Rouma et disparurent les Berbères d’Azeffoun à la Tunisie, le long de la mer.

 

Ce fut le règne des Almoravides, tribu nomade du Sahara, qui étendit son pouvoir jusqu’à l’Espagne, dans un mode de pensée proche du Malékisme absolu.

A nouveau, dit Jean Servier, une prospérité matérielle engendra la décadence de l’Islam, et la Berbérie voulut rétablir son ordre premier. Le Mahdi vint de Nedroma, qui finit par écraser les Hillaliens, le pouvoir Almoravide tomba laissant la place aux Almohades .


  Les tentatives du Comte normand Roger II de prendre pied en Ifriquya, pour régner sur le commerce maritime échouèrent, il avait mis fin au règne des Zirides. Sur les ruines de l’empire Ziride, une dynastie nouvelle naquit avec les Zenata, avec pour capitale Tlemcen, tout près de la Pomaria romaine. Tlemcen sut résister à tous les sièges.

 

 

Les Espagnols occupaient certains ports et en faisaient des places fortes. Alger était un port de corsaires, avec la chute de Grenade en 1492, un afflux de population maure se faisait sentir. En 1513, un corsaire turc, Baba Arroudj, fut appelé à la rescousse, pour les sortir les musulmans des griffes espagnoles.


  Mais rapidement, les Algérois constatèrent que les turcs n’avaient pas d’état d’âme, la pression fiscale se faisait plus dure encore.


Baba Arroudj se fait proclamé sultan par ses soldats. Les espagnols poursuivent leurs affrontements et s’allient aux Beni Amer de Aïn-Témouchent , « la Source des chacals » et infligent à Arroudj une cinglante défaite, il fut tué en 1518 à Aïn-Témouchent. Barberousse succède à Arroudj, à qui est conféré le titre de pacha et celui de Beylerbey.

  Seule la Kabylie lui inflige un échec, l’obligeant à abandonner Alger. En 1542, le Turc Hassan Pacha conquiert la région et repousse les Beni Amer vers l’oued Senane, où ils tentent de contenir les tribus provenant du Maroc.


Le pays sombra frappé par la peste, les famines et les pressions turques. « Au cours de l’été 1817, il mourait, à Alger 500 personnes par jour et, au début du XIX° siècle, la population de la ville était inférieure à 30 000 habitants.


La lutte entre la France et l’Angleterre fit envisager à Napoléon de revenir à la politique de Louis XIV. Il commanda au commandant du Génie Boutin des études, sur place, qui aboutirent à un rapport : documentation de base du corps expéditionnaire français envoyé en 1830. (..) Quels qu’en aient été les prétextes, il s’est agi pour la France de mettre fin à la piraterie turque en Méditerranée et de devancer l’Angleterre qui aurait pu le faire et en nourrissait le dessein." [27]

La pensée berbère [28]

Le judaïsme fortement présent dans tout le Maghreb est à remettre dans le contexte sociologique et religieux que connaît toute la région berbère, afin de mieux appréhender les influences berbères sur les coutumes du judaïsme d’Afrique du Nord.

  Certaines de ces coutumes ou « croyances » subsistent encore, bien qu’elles soient battues en brêche par un judaïsme plus conforme à l’orthodoxie générale qui revient en force. Importées en Israël, le culte des saints reprend vitalité dans certaines couches de la population sépharade, cependant qu’on peut penser qu’il a toujours existé peu ou prou dans la tradition juive ancestrale.


  La fête de Mimouna qui clôt les huit jours de Pessah, la pâque juive, est un bel exemple de la tradition sépharade, qui trouve son origine très probable au Maroc, qui s’est importée et institutionnalisée en Israël.


  Qui n’a pas en souvenir des pratiques, des gestes, des postures et des paroles, mais aussi des tombeaux de saints, des pèlerinages, et des recettes de cuisine qui prennent leur racine dans la culture berbère ? la culture juive berbère.


  Une certaine nostalgie des origines anime cet article. Une certaine volonté de montrer combien les juifs, partout dans le monde, fraternisaient sans se fondre, fusionnaient sans s’effacer. Idéaliser l’histoire, ce n’est pas la rendre fade, mais lui restituer une humanité.

Jean Servier nous dit ceci, à propos des invariants de la pensée berbère avec lesquels les différents groupes qui s’installèrent dans le Maghreb, durent composer : « Dans la pensée méditerranéenne, les morts et les vivants sont tellement mêlés dans la vie quotidienne, associés aux mêmes gestes et aux mêmes rites, qu’il est difficile de dire si les morts sont encore liés à leurs clans terrestres, ou si les vivants participent encore ou déjà au plan des choses de l’Invisible.

 

Les rites de passage marquent les saisons de la vie de l’homme et, comme les rites agraires, sont empreints d’un caractère funéraire venu de la volonté des vivants d’associer les morts au rythme de la vie terrestre.

  Le deuil, pendant longtemps, n’a pas été une manifestation de tristesse subjective, mais une attitude rituelle prescrite pour que le groupe des vivants rejoigne par la pensée ceux que les paysans appellent les gens de l’Autre vie - At Lakhert


  Il est impossible d’étudier un seul aspect de la vie des paysans du Maghreb, sans se référer à ce monde des morts toujours présent dans leur pensée, à ces croyances nouées autour des stèles de pierre ou de bois, auxquelles les religions révélées qui se sont implantées çà et là, comme le judaïsme, puis le christianisme avant l’Islam, ont dû, l’une après l’autre se soumettre. Les hommes cramponnés à leurs terres, autour de l’Ancêtre, suzerain invisible, protecteur, n’ont accepté les idées nouvelles que dans la mesure où elles faisaient une place aux mêmes tombeaux.


Saint Augustin s’exclamant : « Notre Afrique n’est-elle pas toute semée des corps des saints martyrs » (Epist., LXXVIII, 269), reconnaissait l’existence de ces tombeaux blancs, immuables gardiens des cols, des sommets, des marchés, des villages, qui plus tard devaient devenir, pour la même raison, les saints reconnus de l’Islam maghrébin.


  Le christianisme a adopté les tombeaux et les hauts lieux comme ailleurs, les pierres, certains arbres et les sources ; le rigide judaïsme puis l’Islam ont accepté les morts comme intermédiaires entre les hommes et l’Invisible, leur ajoutant une couronne de pieuses vertus et de miracles, monotones dans leur répétition. »


Les traditions populaires ont montré leur force tranquille, les tombeaux ont traversé les millénaires, tandis que les différentes civilisations conquérantes sont passées.


  « Les paysans ont demandé aux morts, à leurs saints protecteurs la fécondité des champs, des étables et des maisons, parce que c’est leur rôle dans l’harmonie de l’univers ; les morts donnent cette fécondité parce qu’ils la doivent aux vivants, leurs alliés par la viande partagée des sacrifices et les repas pris en commun. Ainsi s’équilibrent, dans la pensée méditerranéenne la vie et la mort nécessaires l’une à l’autre. Il n’y a pas de prêtre à cette religion, il ne peut y en avoir. Chaque chef de famille, chaque maîtresse de maison ont seuls le pouvoir d’accomplir - selon leur sexe - les rites particuliers qui affermissent sur la terre, le groupe humain dont ils ont la charge. Les manifestations de ce culte ont pu, pendant longtemps s’accommoder de toutes les religions révélées. » et réciproquement.


« (…) Cette pensée est dualiste (…). Dans les conceptions du nord de l’Afrique, le corps humain à l’image de l’univers est formé de couples. Le mot qui désigne la « personne » avec le sens réfléchi est dans les parlers berbères un masculin pluriel iman. Il est habité par deux âmes : une âme végétative nefs et une âme subtile, ou souffle rruh  [29] . A l’âme végétative correspondent les passions et le comportement émotionnel, elle est portée par le sang, son siège est dans le foie. A l’âme subtile ou souffle correspond la volonté, elle circule dans les os, son siège est dans le cœur.

  De nombreux proverbes illustrent cette conception profondément enracinée dans l’esprit des paysans :


 


Partager cet article
Repost0
21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 09:58

59704203jeune-20fille-20juive-jpg.jpg

 

 

 

 

La Kahena pourrait ressembler à cette jeune fille

 

 


Cet article a été écrit par Hubert HANNOUN

 

 

 

La Kahena est une reine berbère connue pour le talent avec lequel elle a su organiser le Maghreb, "de Gabès à Tanger", comment elle, juive, a amené les Berbères païens à adopter cette religion et dans quelles conditions elle fut vaincue, en 702, par les Arabes arrivés de Tunisie, dans les Monts des Aurès où, actuellement se dresse une statue la représentant près de Khenchela.


 Extraits de : Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, traduction Le Baron de Slane - Paris, Librairie orientaliste Paul Geuthner 1925 .


Les passages mis en italiques sont de l'auteur de cet article.

 

 

 Origine des Berbères

En traitant de la race berbère, des nombreuses populations dont elle se compose et de la multitude de tribus et de peuplades dans laquelle elle se divise, nous avons fait mention des victoires quelle remporta sur les princes de la terre et de ses luttes avec divers empires durant des siècles, depuis ses guerres en Syrie avec les enfants d'Israël et sa sortie de ce pays pour se transporter en Ifrikia et en Maghreb. (OP T.1 p.198)

 
La Kahena, dirigeant politique et chef de guerre

 

Nous avons raconté les combats qu’elle (la race berbère) livra aux premières armées musulmanes qui envahirent l'Afrique ; nous avons signalé les nombreux traits de bravoure quelle déploya sous les drapeaux de ses nouveaux alliés et retracé l'histoire de Dihya-t-el-Kahena, du peuple nombreux et puissant qui obéissait à cette femme et de l'autorité quelle exerça dans l'Auras depuis les temps qui précèdent immédiatement l'arri-vée des vrais croyants jusqu'à sa défaite par les Arabes. (OP T.1 p.198).

 

Les origines juives de la Kahena


Une partie des Berbères professait le judaïsme, religion qu'ils avaient reçue de leurs puissants voisins, les Israélites de la Syrie. Parmi les Berbères juifs, on distinguait les Djeraoua, tribu qui habitait l'Auras et à laquelle appartenait la Kahena, femme qui fut tuée par les Arabes à l'époque des premières invasions. Les autres tribus juives étaient les Néfouça berbères de l'Ifrikia, les Fendelaoua, les Mediouna, les Behloula, les Ghiatha et les Fazaz, berbères du Maghreb-el-Acsa. Idris premier, descendant d'El-Hacen, petit-fils de Mahomet, fit disparaître de ce pays jusqu'aux dernières traces des religions chrétienne, juive et païenne et mit un terme à l'indépendance de ces tribus. (OP T.1 p.208-209)


La Kahena, une puissante pretresse
 

Hassan [1] demanda alors quel était le prince le plus puissant qui restait encore en Ifrikia et on lui désigna une femme qui gouvernait les Berbères et qui était généralement connue sous le nom de El-Kahena[2] . « Elle demeure, dirent-ils, au Mont-Auras ; elle est d'origine berbère, et, depuis la mort de Koceila, les Berbères se sont ralliés à elle ». Cette femme prédisait l'avenir et tout ce quelle annonça ne manqua pas d'arriver. On lui parla encore de la puissance quelle exerçait en l'assurant que la mort dune personne aussi redoutable pourrait seule mettre un terme à la révolte des Berbères . (OP T.1 p.340)


La guerre Arabo-Berbère Hassan contre la Kahena

 

- La bataille de Nini


La Kahena, avertie que Hassan s'était mis en marche pour l'attaquer, fit démolir la forteresse de Baghaïa, pensant que c'était la possession des places fortes que visait le général musulman. Hassan s'avança pourtant contre elle sans se soucier de ce quelle venait de faire et lui livra bataille sur le bord de la rivière Nini. Après un combat acharné, les musulmans furent mis en déroute ; un grand nombre d'entre eux perdit la vie et plusieurs des compagnons de Hassan furent faits prisonniers. La Kahéna les traita avec bonté et les renvoya tous (vers Hassan) à l'exception de Khaled-Ibn-Yézid, de la tribu de Caïs , distingué par son rang et par sa bravoure , quelle adopta pour fils [3].  (OP T.1 p.340)


L'erreur de la Kahéna


(Après la bataille de Nini, Hassan se retira  de l’Ifrikia et demeura dans la province de Barca durant 5 ans. Par la suite, il reçut des renforts et songea, à nouveau, à envahir les territoires des Berbères).

 

A son approche (celle de Hassan), La Kahéna dit à son peuple : 

« Les Arabes veulent s'emparer des villes, de l'or et de l'argent, tandis que nous, nous ne désirons posséder que des champs pour la culture et le pâturage. Je pense donc qu'il n'y a qu'un plan à suivre, c'est de ruiner le pays afin de les décourager ». Elle envoya donc ses partisans partout afin de renverser les villes, démolir les châteaux, couper les arbres et enlever les biens des habitants. Abd-er-Rahman-Ibn-Ziad-Ibn-Anam rapporte que tout le pays, depuis Tripoli jusqu'à Tanger, n'était qu'un seul bocage et une succession continuelle de villa-ges, et que tout fut détruit par cette femme.


Ainsi, quand Hassan s'approcha de l'Ifrikia, il eut le plaisir de voir les Roum venir à sa rencontre et implorer son secours contre la Kahéna. Il se dirigea alors sur Cabès dont les habitants vinrent au-devant de lui pour lui offrir une somme d'argent et faire leur soumission. Autrefois, ils n'avaient jamais voulu admettre un émir arabe dans leur ville. Aussi, Hassan leur donna pour gouverneur un jeune esclave. De là, il se rendit à Cafsa qui se soumit à son autorité ainsi que Castilia et Nefzaroua . (OP T.1 p. 341).


 - Fin et mort de La Kahéna

Quand la Kahéna vit s'approcher l’avant-garde arabe, elle fit venir ses deux fils ainsi que Khaled-Ibn-Yézid (son fils adoptif) et leur annonça quelle même serait tuée et que, eux, ils devaient se rendre auprès de Hassan pour solliciter leur grâce. Le général musulman accueillit les deux transfuges et les mit sous la protection d'un de ses officiers, puis ordonna à Khaled de se porter en avant contre la Kahéna. Les troupes arabes engagèrent contre celles de la Kahéna un combat acharné et le carnage fut si grand que tous les Arabes s'attendaient à être exterminés. Mais Dieu étant venu au secours des Musulmans, les Berbères furent mis en déroute avec des pertes énormes. La Kahéna elle-même fut atteinte et tuée dans sa fuite. Les Berbères demandèrent grâce à Hassan et l'obtinrent à la condition de lui fournir un corps auxiliaire de 12 000 hommes. Cette troupe fut aussitôt mise, par Hassan, sous les ordres des deux fils de la Kahéna.

Dès cette époque, l'islamisme se propagea parmi les Berbères. La guerre étant terminée de cette manière, Hassan revint à Cairouan et réorganisa l'admi-nistration du pays. (OP T.1 p.341-342).

                              Hubert Hannoun

 

N.B.

[1] Hassan Ibn-El-Noman, gouverneur de Cairouan.

 

[2] Kahena signifie devineresse, en arabe, et prêtresse, en hébreu .

 

[3] Plus tard, Khaled devait trahir la Kahéna .

Il entretint une correspondance secrète avec Hassan pour le tenir informé de toutes ses démarches de sa mère adoptive. Cette trahison est, sans doute, pour une part dans la défaite de La Kahéna devant Hassan.

 

Partager cet article
Repost0
18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 20:39

abraham-3.JPG

 

ABRAHAM

 

Abraham-2-JPG

ABRAHAM

 

abraham-1.JPG

 

 

 

AU BORD DU FLEUVE

 

 

chinoise.JPG

 

 

 

 

 

MARCHAND AFGAN

 

marchand-juif.JPG

 

 

 

 

 

PAPY ANGLAIS

 

Papy1.JPG

 

 

 

 

VIEUX PÊCHEUR

 

 

papy-2-JPG

Partager cet article
Repost0
18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 15:58

La femme juive et l'Histoire


Par Benjamin Duvshani

 
Si notre mère Eve n'avait pas été séduite par le serpent et n'avait pas séduit Adam, nous serions restés au Jardin d'Eden et il n'y aurait pas eu d'Histoire, ni générale ni juive.

Si notre mère Sarah n'avait pas imposé Isaac, Abraham aurait été incapable de décider entre lui et Ismaël et l'Histoire sainte se serait arrêtée.

Si notre mère Rébecca n'avait pas poussé Jacob à mentir pour recevoir la bénédiction d'Isaac, c'est Esaü qui aurait eu la charge spirituelle de l'humanité avec les conséquences que nous pouvons imaginer.
Jacob aimait Rachel et la préférait à Léah mais c'est Léah qui a enfanté Lévi et Judah, c'est-à-dire les porteurs du projet du Kohen-messie et du Roi-messie. C'est encore Léah qui a mis au monde Dinah, le 13ème enfant, celle qui symbolise le 13ème mois des années &laqno; enceintes » du Temps à venir et qui joua un rôle important dans les rapports avec les habitants du pays de Canaan.
Tamar, bru de Judah, n'a-t-elle pas sauvé la lignée qui assurait la naissance future de David, donc, du Messie ?
Plus tard, pendant l'exil en Egypte, ce sont Yokheved et Myriam qui, contre l'avis des hommes, ont imposé la poursuite de la procréation d'enfants malgré la menace qui pesait sur eux. Sans cela comment Moïse serait-il né ?
C'est encore Tsipporah qui, en circoncisant d'urgence son fils qu'il avait oublié de circoncire, sauva Moïse de la mort qui le menaçait.
Dans le pays d'Israël, le rôle joué par Ra'hav (future épouse de Josué), par Déborah, par Ruth ou par 'Hannah, mère de Samuel sont là pour prouver, s'il le fallait, la place capitale des femmes dans le déroulement de ce qu'on appelle l'Histoire Sainte.
Il a suffit de la défaillance d'une femme, la prophétesse 'Houldah, pour que rien ne puisse empêcher la chute du royaume de Judah.
Esther, sous l'Empire perse, Judith et 'Hannah, mère des 7 enfants martyrs, sous la domination grecque et, plus tard, Salomé-Alexandra ajoutent des éléments à cette démonstration.
Et c'est encore l'inaction d'une femme, Bérénice, qui préféra ses intérêts personnelles à la cause nationale qui provoqua la fin de la Judée et de la souveraineté politique du peuple juif.
Après cela, il n'y a plus de femmes dans notre Histoire. Tant que le peuple juif est actif dans l'Histoire, qu'il y joue un rôle masculin, il y a des femmes. Dès qu'il passe à la méta-Histoire, qu'il est passif, symboliquement féminin, les femmes disparaissent. Il faudra attendre la rentrée du peuple dans l'Histoire au 20ème siècle pour retrouver Golda Méïr et les autres sur la scène de notre existence.
 
La symbolique religieuse connaît une relation d'amour entre Dieu, l'époux et Knesset-Israël, l'épouse, image féminine par excellence.
Un seul moment de la liturgie change la symbolique, le vendredi après-midi, où brusquement, le peuple d'Israël devient le Dod, l'amant, le masculin, pour accueillir la fiancée, la reine-Chabbath, qui n'est autre que la présence de Dieu au monde.

Et c'est encore le vendredi après-midi qu'apparaît la femme dans toute sa splendeur avec ses trois mitswoth particulières, la 'Hallah, la Niddah et l'allumage des lumières de Chabbath, ces mitswoth dont la Michnah nous dit que sans elles la femme &laqno; meurt en couches », c'est-à-dire, est incapable d'assurer l'engendrement de la suite de l'Histoire. Il y a un rapport entre la rentrée dans l'Histoire, la femme et le vendredi après-midi.
 
Le Talmud dans le traité Sanhedrin, page 97a, fait un enseignement sur l'analogie entre les six jours de la Création et les six millénaires de l'Histoire. Cette analogie nous permet d'associer le sixième jour, jour de la création de l'homme, au sixième millénaire, le nôtre, qui a commencé en 1240 et qui est le millénaire de l'humanisme (Cimabuë, le premier peintre de la prérenaissnce est né en 1240 !). Dans l'analogie jour-millénaire, 1740 est le matin (début de la &laqno; montée » en Israël des 'Hassidim et des élèves du Gaon de Vilna), 1990 est midi (début de l'accélération de l'Histoire) et nous nous trouvons dans l'après-midi du sixième jour, du sixième millénaire. Le peuple juif est de nouveau dans l'Histoire et il attend les femmes pour qu'elles prennent leurs places auprès des hommes pour les aider à préparer le Chabbath de l'Histoire, le septième millénaire, temps de la Paix universelle.
 
Benjamin Duvshani
Partager cet article
Repost0
18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 12:06




Les sept prophétesses
La spiritualité n’est pas incompatible avec l’exercice médical. Pour preuve, l’ouvrage de notre consœur, exégète de confession catholique et qui enseigne depuis de nombreuses années la portée de la Torah. Qui sont ces sept prophétesses qui ont une place importante dans l’histoire des Hébreux ?

 

-Sarah la princesse,

-Myriam la sœur de Moïse,

-Déborah du livre des Juges,

-Hannah,

-Abigayil,

-Houldah,

-Esther la reine.

 

--------------------------------------------------------

Myriam la soeur de Moîse

 


 

 

 

 

 

 

 

Ce que dit le rabbin Jacques Kohn

Miryam : Le titre de “prophétesse” conféré à Miryam résulte du texte même de la Tora ( Chemoth 15, 20) : “Miryam, “la prophétesse”, sœur de Aaron, prit en main un tambourin…” En quoi a consisté son don prophétique ? se demande-t-on dans Meguila 14a. En ce qu’elle avait prédit la naissance d’un frère qui sauverait Israël. D’où sa désignation comme “sœur de Aaron”, et non comme “sœur de Moïse” : Lorsqu’elle a prophétisé, elle n’avait qu’un frère, Aaron.
La Guemara ajoute : Miryam, qui était une prophétesse, a annoncé : “Ma mère donnera le jour à un fils qui sera le sauveur d’Israël !” A la naissance de Moïse, toute la maison s’est emplie de lumière. Son père lui a alors dit : “Ma fille, ta prédiction s’est réalisée !” Mais lorsque Moïse a été jeté dans le fleuve, il lui a demandé : “Ma fille, qu’est devenue ta prophétie ?” C’est ce que signifient les mots : “Sa sœur se tint à distance, pour savoir ce qui s’accomplirait” ( Chemoth Sota 13a). 

---------------------------------------------------------

 

Sarah

 

Dans l'ancien testament Sarah est la femme d'Abraham et la mère d'Isaac. Elle est appelée aussi "princesse", car par le mensonge d'Abraham ,Sarah fut la compagne de Pharaon. Une fois "découverte", Pharaon l'indemnise en lui offrant un none. Le Fayoum et le lac font parti de ce none.Dans les interprétations du NT il est dit que ce none et le lieu où la Sainte famille trouva refuge lors de la fuite en Egypte.

 

Genèse XI -

11 Quand il fut sur le point d'arriver en Égypte, il dit à Saraï son épouse: "Certes, je sais que tu es une femme au gracieux visage.

12 Il arrivera que, lorsque les Égyptiens te verront, ils diront: ‘C'est sa femme’; et ils me tueront, et ils te conserveront la vie.

13 Dis, je te prie, que tu es ma soeur; et je serai heureux par toi, car j'aurai, grâce à toi, la vie sauve."

14 En effet, lorsqu’Abram fut arrivé en Égypte, les Égyptiens remarquèrent que cette femme était extrêmement belle;

15 puis les officiers de Pharaon la virent et la vantèrent à Pharaon et cette femme fut enlevée pour le palais de Pharaon.

 

Tant que cela tenait, Abraham eut du bétail, des escalves,des anes et des chameaux, bref il devint riche.....grâce à sa femme.

 

Selon la tradition s'est Sarah qui sauva Avram (futur Abraham) de la fournaise en faisant tombé du ciel une "pluie" de Poisson

  --------------------------------------

 

Il existe aussi une autre Sara, qui fait partie de la tradition chrétienne.

Il s'agit de Sara la "servante" a la peau noire, ce qui a fait penset à Sara e Kali ,la vierge noire des Gitans et des Roms....Plus connue comme Sarah des Saintes Maries de la mer, fêtée le 25 Mai...

--------------------------------------------------------

  Ce que dit le rabbin Jacques Kohn:

 

Sara : Lorsque, après la naissance d’Isaac, Sara constata qu’Ismaël se moquait de son enfant, elle demanda à Abraham de le renvoyer avec sa mère. Pour vaincre les hésitations de celui-ci, qui répugnait à un geste aussi impitoyable, Hachem lui dit : “Tout ce que te dira Sara, écoute sa voix !” ( Berèchith 21, 12).

Pourquoi “sa voix” ? se demandent les commentateurs. N’aurait-il pas suffi de dire, tout simplement : “Ecoute-la !” ? C’est que, répondent-ils, le mot “voix” (
qol en hébreu) comporte une connotation de prophétie comme étant synonyme de roua‘h haqodech (« esprit saint ») (Voir Rachi sous Berèchith 21, 12). Sara était donc une prophétesse. Et qu’a-t-elle prophétisé ? Elle a deviné, mieux que l’aurait fait son mari, tout le mal que pourrait causer Ismaël à Isaac si les deux frères devaient grandir ensemble.

Si nous nous interrogeons sur la nature du message prophétique transmis par Sara, force est de constater qu’il ne s’agit ni d’une prédiction, ni d’une remontrance, et encore moins d’un miracle. La vision prophétique que Sara a transmise était constituée, en réalité, d’une clairvoyance poussée à l’extrême. Comme mère de l’enfant dont elle pressentait qu’il deviendrait l’objet de la promesse de Hachem à Abraham, elle a exprimé, en le dissimulant sous les apparences superficielles d’une jalousie maternelle, l’intuition du destin exceptionnel auquel allait accéder Isaac.

 

 

 

 

----------------------------------------------------

 

 

 

Déborah

 

 

 

Déborah:דְּבוֹרָה(hébreu) veut dire "abeille". Elle est la seule femme mentionnée dans la Bible comme faisant parti des Juges d'Israêl. Elle gouverna Israël.

 

Livre des Juges chap.IV.

 

4 Or Débora, une prophétesse, femme de Lappidoth, gouvernait Israël à cette époque.

5 Elle siégeait au pied du "Palmier de Débora", entre Rama et Béthel, dans la montagne d’Ephraïm; et c’est à elle que les Israélites s’adressaient pour obtenir justice.

 

Livre des Juges chap.V

 

1 Ce même jour, Débora et Barak, fils d’Abinoam, chantèrent ce cantique:

2 Quand l’anarchie régnait en Israël, une poignée d’hommes s’est dévouée: rendez-en grâce à l’Eternel!

3 Ecoutez, rois; princes, prêtez l’oreille: je veux, je veux chanter le Seigneur, célébrer l’Eternel, Dieu d’Israël.

 

 

7 Plus de ville ouverte en Israël, plus aucune, quand enfin je me suis levée, moi Débora, levée comme une mère au milieu d’Israël.

8 Il avait adopté des dieux nouveaux, dès lors la guerre est à ses portes; et l’on voyait à peine un bouclier, une lance, entre quarante milliers d’Israël.

9 Mon cœur est à vous, maîtres d’Israël, qui vous êtes dévoués au milieu du peuple, rendez grâce à l’Eternel!

 

 

12 Debout, debout, Débora! Eveille-toi, éveille-toi, chante l’hymne! Alerte, ô Barak! Fils d’Abinoam, emmène ta capture!

 

Débora, qui est non  seulement  prophétesse mais aussi stratège de guerre, poétesse et juge, doit convaincre le chef de l'armée Baraq qu’il est temps de partir en guerre contre l’oppresseur (Jg 4). Mais Baraq n’accepte que si elle l’assure de sa présence tout au long des opérations. Ce manque de confiance en la parole de Dieu transmise par la prophétesse sera sanctionné par le pire qui puisse arriver à un vaillant guerrier comme Baraq : son ennemi sera vaincu, certes, mais pas par lui; il tombera aux mains d’une femme…Et la prophétie de Débora se réalisera grâce à Yael.

 

Impressionnante cette femme qui gouverne, juge, fait la guerre, et pratique le sacerdoce.

Ce qui veut dire qu'il fut une époque où il existait un sacerdoce féminin ,éduqué dans la Torah, sinon Déborah n'aurait pu faire tout cela....

 

 

 

 

 

------------------------------------

Hannah

 

Hannah est Anne la femme stérile ,qui sera la mère du prophète Samuel grâce à la volonté de Dieu

Voir ici l'article sur Anne


Hannah est aussi la femme qui verra ses enfants se sacrifié pour la liberté d'Isaraël au temps des Maccabées.

 

Ce qu'en dit le rabbin Jacques Kohn

Hanna : ‘Hanna présente la particularité unique d’avoir été à la fois femme et mère de prophètes. Son mari, Elqana, était en effet lui-même prophète ( Rachi ad ‘Erouvin 18b, s.v. Elqana ) et c’est lui qui, en tant qu’“homme de Hachem ” (I Samuel 2, 27) est venu annoncer au Grand prêtre ‘Eli la destitution de sa famille de ses fonctions sacerdotales ( Radaq ad loc. ). Quant à son fils Samuel, il fait partie des quarante-huit prophètes répertoriés par la tradition ( Rachi ad Meguila 14a). La prophétie de ‘Hanna s’exprime, avec une émotion touchante, dans la prière qu’elle a adressée à Hachem après la naissance de son fils tant désiré (I Samuel 2, 1 à 10 – voir aussi Berakhoth 31b et suivants).

 

 

----------------------------------

Abigayil


Dans la Bible, Abigaïl (אֲבִיגָיִל - la joie de son père) est la femme de Nabal, un riche marchand. Elle serait ensuite devenue la seconde épouse de David avec qui elle partagera ses nombreuses errances.

Abigaïl est aussi le nom de la sœur de David.

 

 

ce qu'en dit le rabbin Jacques Kohn

Avigaïl : Présentée par le Midrach comme l’une des plus belles femmes de l’histoire, Avigaïl est devenue la veuve de Nabal le Carmélite, un individu particulièrement antipathique, dans des circonstances que relate avec force détails le chapitre 25 du premier livre de Samuel. Elle a par la suite épousé David, alors qu’il était encore pourchassé par Saül. Elle a été traversée par l’esprit saint, rapporte le Midrach ( Eikha rabba 21, 1), lorsqu’elle tint à celui qui allait devenir son deuxième mari ces propos prémonitoires :
Si l’on s’avisait de t’attaquer et d’en vouloir à ta vie, l’existence de mon seigneur restera liée au faisceau des vivants que protège Hachem , ton Dieu. Quant aux âmes de tes ennemis, Il les atteindra comme par le creux d’une fronde” (I Samuel 25, 29).

 

------------------------------

Houldah


  Sous le règne de Josias, roi de Juda (640-609 av. J.C.), on découvre le livre de la Loi dans le Temple. A la suite de cette découverte, le roi ordonne d'aller "consulter le Seigneur".

 

 

Qui est Houlda ? Nous faisons sa connaissance dans le deuxième Livre des Rois, 22, 14-20 :

 
14 Hilkiyyahou, le pontife, Ahikam, Akhbor, Chafan et Assaya se rendirent auprès de la prophétesse Houlda, femme du gardien des vêtements, Challoum, fils de Tikva, fils de Harhas; elle demeurait à Jérusalem dans le deuxième quartier. Quand ils lui eurent parlé,
15 elle leur répliqua: "Voici ce qu'a dit l'Eternel, Dieu d'Israël: Annoncez à l'homme qui vous a envoyés auprès de moi
16 Ainsi a parlé l'Eternel: Je vais amener le malheur sur cette contrée et ses habitants, toutes les choses prédites dans le livre qu'a lu le roi de Juda,
17 parce qu'ils m'ont abandonné et ont offert l'encens à des dieux étrangers, m'irritant par toutes les œuvres de leurs mains; aussi ma colère s'est-elle allumée contre cette contrée, pour ne plus s'éteindre.
18 Quant au roi de Juda qui vous envoie pour consulter l'Eternel, voici ce que vous lui direz: Ainsi a parlé l'Eternel, Dieu d'Israël, au sujet de ce que tu viens d'entendre:
19 Puisque ton cœur s'est attendri, et que tu t'es humilié devant l'Eternel en entendant que j'ai décrété la désolation et la malédiction contre cette contrée et ses habitants, puisque tu as déchiré tes vêtements et versé des larmes devant moi, de mon côté, je t'ai exaucé, dit l'Eternel.
20 Je te réunirai donc à tes ancêtres, tu iras les rejoindre en paix dans la tombe, et tes yeux ne verront pas les malheurs que je déchaînerai sur cette contrée." Ils rendirent compte de leur mission au roi.


Livre II des Chroniques chap.34, 22-28

 

 
21 "Allez consulter l’Eternel pour moi et pour le reste d’Israël et de Juda au sujet du livre qu’on vient de trouver, car grande est la colère de l’Eternel allumée contre nous, parce que nos ancêtres n’ont pas observé la parole de l’Eternel en se conformant à tout ce qui est écrit dans ce livre."
22 Hilkiyyahou et ceux [qu’avait désignés] le roi se rendirent auprès de la prophétesse Houlda, femme du gardien des vêtements, Challoum, fils de Tokehat, fils de Hasra. Elle demeurait à Jérusalem, dans le deuxième quartier. Ils lui parlèrent dans ce sens.
23 Elle leur répliqua: "Voici ce qu’a dit l’Eternel, Dieu d’Israël: Annoncez à l’homme qui vous a envoyés auprès de moi:
24 Ainsi a parlé l’Eternel: Je vais amener le malheur sur cette contrée et ses habitants, toutes les malédictions inscrites dans le livre qu’on a lu devant le roi de Juda,
25 parce qu’ils m’ont abandonné et ont offert l’encens à des dieux étrangers, m’irritant par toutes les œuvres de leurs mains; aussi ma colère s’est-elle répandue sur cette contrée, pour ne plus s’éteindre.
26 Quant au roi de Juda, qui vous envoie pour consulter l’Eternel, voici ce que vous lui direz: Ainsi a parlé l’Eternel, Dieu d’Israël, au sujet de ce que tu viens d’entendre:
27 Puisque ton cœur s’est attendri et que tu t’es humilié devant Dieu en entendant ses paroles touchant cette contrée et ses habitants, puisque tu t’es humilié devant moi, que tu as déchiré tes vêtements et versé des larmes, de mon côté, je t’ai exaucé, dit l’Eternel.
28 Je te réunirai donc à tes ancêtres, tu iras les rejoindre en paix dans la tombe et tes yeux ne verront rien des malheurs que je déchaînerai sur cette contrée et sur ses habitants." Ils rendirent compte de leur mission au roi.

 

IL y a une tradition qui dit qu'Ezéchiel "aime" Houlda .......mais cette tradition relève de symboles sémiotiques . Houlda est mariée au gardien des vétements Challoum.

 

Qui peut croire les paroles d’une femme ? Il faut être les partisans du  grand roi Josias, engagés dans une importante lutte idéologique pour oser  confier à Houlda la tâche de légitimer les réformes.

 

La prophétesse Houlda joue en effet un rôle tout à fait particulier au moment de la réforme de Josias. Elle prophétise le malheur de l’exil sur Jérusalem et la mort de Josias qui ne verra pas ce malheur, et elle ne fait qu’une brève apparition en 2 Rois 22. Mais c’est elle qui va donner  autorité et légitimité au document qui semble être une première forme du Deutéronome, c’est-à-dire le cœur du texte qui sert de crédo au mouvement deutéronomiste qui soutient la réforme de Josias.

Il n’est donc pas si simple d’être prophétesse et cette question de croire ou ne pas croire aux paroles des femmes qui ont un message à transmettre de la part de Dieu ne s’arrête pas là, elle traverse Ancien et Nouveau Testament.

 

 

 

Houlda fait vraiment partie de la lignée des prophètes bibliques choisis par Yahvé qui ne craignent pas de dénoncer de façon véhémente les fautes commises contre la Loi et qui exaltent la bonne conduite de ceux et celles qui la respectent

 

Ce qu'en dit le rabbin Jacques Kohn

 

Houlda : Epouse de Challoum ben Tiqwa, « gardien des vêtements » du roi Josias, elle est la seule prophétesse de l’époque de la monarchie davidique (II Rois 22, 14 à 20). Consultée par le monarque au sujet du rouleau de la Tora découvert lors de la restauration du Temple, elle annonce les malheurs qui s’abattront sur le Royaume de Juda et sur ses habitants, précisant toutefois que l’exécution de ce jugement sera ajournée jusqu’à la mort de Josias compte tenu de son repentir.

Si le souverain a ainsi consulté
‘Houlda et non Jérémie, explique la Guemara Meguila (14a), c’est parce qu’il pressentait qu’une femme se montrerait plus compatissante et plus disposée à intercéder auprès de Hachem . Et comme Jérémie était apparenté à la prophétesse, étant tous deux des descendants de Josué et de Ra‘hav ( Meguila Ruth rabba 2), il ne redoutait pas qu’il pût s’en froisser. Lorsque Jérémie a admonesté les hommes et les a incités à la repentance, elle a fait de même auprès des femmes ( Pessiqta rabbathi 26, 129).
14b ;
C’est en récompense des éminentes qualités de son mari, qui se rendait chaque jour hors des murailles de Jérusalem pour offrir aux voyageurs de quoi se désaltérer, que ‘Houlda a accédé à la prophétie. Elle tiendrait toutefois son nom peu élégant ( ‘houlda signifie en hébreu : « belette ») du dédain avec lequel elle a traité le roi, en l’appelant, dans sa réponse (II Rois 22, 15), « l’homme » et non : « Sa Majesté ».
 

 

 

Source bible hébreu/français sur le site

http://www.mechon-mamre.org/f/ft/ft09b22.htm

http://www.mechon-mamre.org/f/ft/ft25b34.htm

 

 

 


-------------------------------------

 

Esther la reine

 

Son histoire est racontée dans le Livre d'Esther.

 

La rédaction du livre d'Esther est traditionnellement attribuée à Esdras, auteur présumé des textes de loi qui donnèrent à la communauté juive de Jérusalem sa cohésion religieuse et nationale. Flavius Josèphe et Clément d'AlexandrieEsdras, auteur présumé des textes de loi qui donnèrent à la communauté juive de Jérusalem sa cohésion religieuse et nationale. Flavius Josèphe et Clément d'Alexandrie soutiennent cette attribution, et le personnage ayant vécu en Perse. Cependant, l'œuvre reste anonyme et la date de sa rédaction est discutée. soutiennent cette attribution, le personnage ayant vécu en Perse. Cependant, l'œuvre reste anonyme et la date de sa rédaction est discutée.La rédaction du livre d'Esther est traditionnellement attribuée à

 

Résumé:

Les chapitres 1 et 2 racontent comment Esther, cousine et fille adoptive d'un Judéen appelé Mardochée, fut choisie comme reine de Perse à cause de sa beauté.

 

Le chapitre 3 expose comment Haman, fonctionnaire principal à la cour du roi, offensé par le comportement de Mardochée, obtint un décret pour mettre à mort la diaspora judéenne de l'empire.

 

Les chapitres 4 à 10 racontent comment Esther révéla son appartenance ethnique au roi et, avec son cousin, obtint les pleins pouvoirs contre leurs ennemis et leur extermination.

 

  ce qu'en dit le rabbin Jacques Kohn


Esther : L’accession d’Esther au rang de prophétesse se déduit du verset : “Ce fut le troisième jour, Esther revêtit la royauté” ( Esther 5, 1), à propos duquel la Guemara ( Meguila 14b) fait observer qu’il aurait dû être écrit : “Esther revêtit ‘des habits’ de royauté”, et non simplement “la royauté”. Cela signifie, enseigne-t-elle, que c’est l’esprit saint ( roua‘h haqodech ) qui l’a habillée.
Un autre indice des certitudes prophétiques d’Esther est fourni par le Séder ‘olam , cité par rabbi Baroukh Epstein ( Tora Temima sous Esther 5, 1). Il est écrit : “Esther, la reine, fille de Avi‘hayil écrivit…” ( Esther 9, 29). Or, ce qu’elle a écrit, c’est le livre qui porte son nom et qui a été enregistré dans le canon biblique. Il faut par conséquent qu’elle ait été investie de l’esprit saint, puisque seuls des auteurs porteurs de cette inspiration prophétique ont eu l’honneur de figurer dans ce canon.

A noter également le titre de “prophétesse” ( nevia ) conféré par Isaïe à son épouse (Isaïe 8, 3). Faut-il le prendre au pied de la lettre, ou n’était-ce qu’un terme d’affection dans la bouche de son mari ? Les commentateurs sont en désaccord à ce sujet ( Rachi ad Isaïe 7, 14 ; en sens contraire : Radaq ad 8, 3).

 


Bibliographie:

Les sept prophétesses, de Marie Vidal. Éd. Cosmogone, 

http://www.alliancefr.com/judaisme/cyberthora/duvshani/femme.html

Wikipedia.org

http://www.laprocure.com/livres/marie-vidal/les-sept-prophetesses_9782914238687.html

http://www.pointkt.org/index.php?option=com_content&view=article&id=565:des-femmes-messageres&catid=18:articles&Itemid=35

Partager cet article
Repost0
16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 10:35

Voici ce que dit, sur Tève-le-Duc, M. Duroux, auteur d'un Essai historique sur là Se'natorerie de Limoges, imprimé en 1810 : , .


« L'an 42 de notre ère, l'Empereur Claude désigna, pour proconsul de l'une et l'autre Aquitaine, Junius Silanus, son cousin (2), » l'un des plus vaillants capitaines de son temps.

 

Dès que ce prince  eut pris possession de son proconsulat, on chercha à l'unir à la « famille de son prédécesseur". En conséquence, les conventions de  son mariage avec Valérie, fille unique de Léocade, furent réglées .

Mais, sur ces entrefaites, l'Empereur Claude, qui voulait « étendre les bornes de l'Empire romain, manda à Junius Silanus « de se rendre avec lui dans la Grande-Bretagne afin de lui aider à « tenter la conquête de cette île....

Après avoir assujetti une partie « des Bretons, Junius Silanus revint en Aquitaine pour terminer » l'affaire de son mariage; mais Suzanne, sa belle-mère prétendue, « n'était plus.

 

Suivant nos anciennes chroniques, nos annales et la « tradition constante du pays, cette princesse, peu de temps avant « sa mort, avait embrassé la religion chrétienne. Valérie, sa fille, « avait suivi son exemple, ainsi que tous ceux de leur maison et  leur conversion fut l'effet de la prédication de Saint Martial, envoyé en mission dans l'Aquitaine pendant l'absence du proconsul;'

Ce  prince voulut donc opérer, disons-nous, la consommation de son  mariage. Mais, soit qu'il professât la religion des gentils ; soit, « comme on le dit, qu'il ne voulût que faire sa maltresse ou sa concubine de la vertueuse Valérie ; soit enfin que cette princesse,  depuis sa conversion, eût voué à Dieu sa virginité, elle refusa  d'accéder à ses propositions.

 

Alors Junius Silanus, n'écoutant que « les mouvements de sa colère et de sa vengeance, ordonna à Hortarius, l'un de ses centurions, de lui trancher la tète. Ce qu'ayant " exécuté, il tomba roide mort aux pieds de sa victime. Le proconsul, témoin de cette scène sanglante et tragique, en fut frappé " de terreur. Mais, s'il fut étonné de la mort de cet officier, il fut " encore plus surpris de sa résurrection, opérée par Saint Martial, « qu'on avait mandé à cet effet. Un événement aussi surnaturel fut « suivi du baptême de Junius, qui prit le nom d'EtieniîeTève-le-Ditc,... K vécut après très-religieusement, mourut de même, et fut enterré, « vers l'an 71 de notre ère, dans l'endroit où l'on voyait encore, : tous ses « officiers et quinze mille hommes de son armée suivirent ce bel « exemple, Le duc Etienne, ou, en langue vulgaire,

 

 


Il faut donc examiner, à cette circonstance près, le récit de ce dernier, et voir à quel point il est exact. On peut le résumer ainsi : Junius Silanus, cousin de l'Empereur Claude, fut désigné par lui, l'an 42 de notre ère, proconsul de l'une et l'autre Aquitaine, et suivit, l'année d'après, l'Empereur dans son expédition contre la Grande-Bretagne. A son retour à Limoges, il voulut épouser Valérie, avec laquelle son mariage était résolu avant son départ pour l'expédition ; mais, la trouvant chrétienne, et éprouvant un refus de sa part, il lui fit trancher la tête par le centurion Hortarius, qui exécuta cet ordre, et tomba mort, immédiatement après, aux pieds dp sa victime. Saint Martial, appelé, voulut bien cependant le ressusciter. Témoin de ce miracle, Junius Silanus se convertit, reçut le baptême et le nom d'Etienne, et avec lui furent baptisés quinze mille hommes de son armée. Depuis cette époque il fut connu sous le nom de duc Etienne ou Tève-le-Duc. On voyait encore son tombeau, en 1789, dans l'église de Saint-Martial.


Je suis fâché d'avoir à le dire ; mais, dans cette narration de ' M. Duroux, se trouvent autant d'erreurs que d'assertions.

Junius Silanus ne fut point, ne put pas être désigné, l'an 42 de notre ère, proconsul de l'une et l'autre Aquitaine; car il n'y avait alors qu'une Aquitaine.

 

Les Gaules, composées d'abord de trois parties, l'Aquitaine, la Celtique et la Belgique,

desquelles la conquête détacha la province Romaine, les Gaules furent divisées par Auguste en quatre provinces, la Narbonnaise, la Lyonnaise, l'Aquitanique et la Belgique.

 

Je n'ai pas à expliquer ici comment ce nombre de provinces fut successivement porté jusqu'à dix-sept ; je ne peux toutefois m'émpêcher de dire que la méprise de M. Duroux est d'autant plus extraordinaire que, suivant lui-même (p. 44), c'est Dioctétien qui divisa l'Aquitaine en deux provinces, et par conséquent cette division n'est pas, selon lui, antérieure à l'année 284.

 

Mais il est vrai de dire qu'elle n'élait pas encore faite en 362, et qu'elle eut lieu au plus tôt en 364- 


Les chronologistes qui éloignent le plus de notre époque celle de la prédication de Saint Martial disent qu'il fut envoyé par Saint Clément, Pape l'an 91 de J.-C.

 

Mais, si Saint Martial ne vînt dans l'Aquitaine qu'en 91 au plus tôt, il ne put ressusciter Hortarius en 45,; il put tout aussi peu faire des conversions avant cette époque.

 

Cependant on nous parle, comme de l'événement le plus naturel, de la conversion, en l'an 45, de quinze mille officiers et soldats.

 

Mais la mission des apôtres ne commença qu'en 33 : ils étaient en Asie,; et l'on veut que, douze ans après, au milieu des Gaules, ils aient eu tant de prosélytes, tandis que Saint Pierre n'avait paru à Rome qu'en l'an 42, et qu'après un court séjour il était retourné à Jérusalem !

 

Junius Silanus ne put pas songer à épouser, en l'an 45. Valérie que l'Église honore comme vierge et martyre les 9 et 10 de décembre.: en effet Valérie, ne vivait pas au milieu du premier, mais au milieu du troisième siècle de notre ère (1).


Vers le milieu du premier existaient plusieurs Junius Silanus (2), circonstance qui paraît avoir échappé à ceux qui ont voulu faire de l'un d'eux Tève-le-Duc.

 

Toutefois il ne saurait y avoir ici d'équivoque : le Junius Silanus qu'on dit s'être converti à Limoges était, suivant M. Duroux, parent de l'Empereur Tibère, cousin de, l'Empereur Claude.

 

C'est donc celui dont Tacite indique la mort au commencement du règne de Néron, parce qu'il était descendant d'Auguste au quatrième degré, divi Augnsti abnepos.

 

Il était fils d'Appius Junius Silanus, consul l'an 28 de J.-C, et d'Emilia Lépida, première femme de l'Empereur Claude, fille et petite-fille des deux Julie, fameuses par leurs dérèglements. Il était aussi rapproché.d'Auguste que Néron : hœc causa necis.

 

Aggripine le fil périr, l'an 54, pour qu'il ne pût pas disputer l'Empire à son fils.

 

Mais l'un des héritiers du trône du monde aurait quitté son nom de Junius Silanus pour celui d'Etienne ; il aurait abandonné l'antique religion de l'Empire pour un culte alors tout à fait inconnu, confondu avec le judaïsme si méprisé à Rome ; et tous les historiens latins auraient ignoré ces circonstances ! et les chroniqueurs limousins seuls auraient pu les recueillir !

 

Enfin Junius Silanus, que Tacite, historien presque contemporain, appelle de ce nom et point d'un autre, était à sa mort proconsul d'Asie.

 

Lui eût-on confié le commandement d'un pays où s'élevait cette religion nouvelle, s'il en eût lui-même été le partisan?

 

Mort en Asie, appartenant à une des premières maisons de Rome, qui devait avoir un tombeau de famille, c'est à Limoges qu'il aurait eu sa sépulture ! Son corps n'eût point été réduit en cendres comme ceux de ses ancêtres ; on eût envoyé ses restes loin de ceux de ses pères, en exil en quelque sorte dans une terre étrangère !

 

NoteTrois autres Junius Silanus avaient cté consuls : l'un, l'an 10; le second, l'an 19; le troisième, l'an 28 de notre ère.

 

 

De quel Junius silanus s'agit il ????

En tant que cousin de Claude il pouvait être nommé "Duc" et Etienne se dit Stéphanos = couronné  mais nous voyons que la relation avec le Stéphanos "lapidé" à Jérusalem ,fait penser au texte de Flavius Josèphe qui parle d'un représentant de Rome lapidé sous les yeux de Cumanus ..........

 

Qui sont ces différents Silanus ?

SILANUS ( Marcds - Jumus ) , Romain, issu d'une des branches de la famille plébéienne Junia, était probablement le petit-fils de Junius Paullus, consul durant la première guerre contre Carthage.

Il fut, l'an de Rome 543, envoyé en Espagne, en qualité de propréteur, pour seconder Scipion dans les fonctions du commandement.

Pendant le siège de Carthagène, il fut laisse' à la garde «lu pays en-deçà de l'Elire ; mais il devait bientôt être appelé à rendre des services plus actifs. L'an 547 de Rome, avec dix mille fantassins et cinq cents chevaux , il marcha contre Hannon Magon, qu'il sut tromper par une marche savante, et, tombant sur eux à Fimproviste, il tailla eu pièces, et dispersa leurs troupes.

L'année suivanle, commandant, avec Marcius, l'aile gauche des Romains, il contribua à la victoire de Bœcula ^remportée sur Asdrubal. A la suite de cette bataille , il fut laissé, avec nn corps considérable , dans le midi de l'Espagne, et acheva de dissiper les armées carthaginoises.

Il eut alors quelques conférences secrètes avec Massinissa , pour l'entraîner dans l'alliance de Rome. Après avoir accompli cette double mission, il alla rejoindre Scipion à Tarragone, et lui annoncer que la guerre était terminée.

 

Marcus - Junius SilaNus, arrière-petit-fils du précédent, consul, l'an de Rome 645, fut vaincu , dans la Gaule Narbonnaise, par les Cambres.


Decimus - Junius Sil Anus, fils du précédent, après avoir été questeur, édile, fut nommé préteur d'Asie, l'an de Rome 679, et chargé de réduire en province la Bithynie, que Nicomède avait léguée aux Romains, par testament.

Il épousa Servilie, sœur utérine de Caton , fameuse par son intrigue avec César ( Voy. Szrvilie ).

Lors de la fameuse brigue pour le consulat, qui eut lieu l'an de Rome 691, il fut désigné pour l'année suivante. Il avait, entre autres concurrents, Catilina. Lors de la délibération sur le supplice à infliger aux complices de ce conspirateur, Silanus étant appelé, en sa qualité de consul désigné, à donner le premier son a vis, il opina pour qu'on les mît à mort sur-le-champ sans autre forme de procès.

César combattit celte opinion, dans un discours où les éloges n'étaient point épargnés à Silanus, qu'il parvint à ébranler, et qui se rétracta de la manière la plus ridicule; ce dont il fut réprimandé gravement par Caton , son beau-frère, si l'on en croit Plutarque (Vies de Cicéron et de Caton); mais on ne trouve, dans Salluste, rien qui indique cette anecdote.


Au sortir de son consulat,Si!anus alla commander en Illyrie. Il desirait vivement les honneurs du triomphe; mais Cicéron observe que » s'il aimait la gloire, il aimait encore plus l'argent qu'on peut amasser» dans le poste lucratif de général d'armée. »

II mourut pendant les guerres civiles, laissant un fils adoptif, de la maison des Manlius, et plusieurs fils naturels, dont la postérité subsista avec éclat sous les premiers empereurs. Il reste un grand nombre de médailles de Silanus. Cicéron dit de lui qu'il avait peu d'acquis, mais beaucoup de brillant et d'éloquence naturelle.


MarcusJunius Silanus, consul l'an de Rome 727 , épousa Julie, petite-fille d'Auguste, et ses descendants eurent de fréquentes alliances avec les premiers Césars.


Decimus-Junius Silanus fut un des corrupteurs de cette même Julie, ce qui lui ayant attiré la disgrâce d'Auguste, il se condamna à un exil volontaire , et ne revint à Rome que sous Tibère.


Marcus-Junius Silanus, frère de ce dernier, consul l'an de Rome 771, fut un orateur distingué, et posséda toute la confiance de Tibère , qui fît épouser à Caius Caligula, Claudia , fille de Silanus. Celui-ci n'éprouva que d'indignes procédés de la part de son gendre, devenu empereur, et fut forcé par ce monstre de se couper la gorge , l'an de Rome 778.


Appius-Junius Silanus, consul l'an de Rome 770, était proconsul en Espagne à la fin du règne de Caligula. Claude, devenu empereur , le fait venir à Rome, et lui donna la main de la mère de Messaline.

Silanus s'étant refusé de commettre un inceste avec sa belle-fille, celle-ci le rendit suspect à Claude, qui le fit poignarder, l'an de Rome 793.

 

Lucius-Junius Silanus, fils du précédent, fut fiancé à Octavie, fille de Claude, l'an de Rome 792. La disgrâce de son père ne parut point d'abord influer sur son sort; l'empereur lui accorda tous les honneurs que l'on rendait aux princes du sang impérial; et, en efïet,

Silanus descendait directement d'Auguste. L'an 794 de Rome(41 de l'EC), il accompagna Claude dans son expédition dans la Grande - Bretagne , et, de retour à Rome, il fut revêtu des ornements du triomphe , bien qu'il sortît à peine de l'enfance.

 

Agrippine voyant en lui un obstacle à ses desseins pour l'élévation de Néron, le fit accuser d'inceste avec sa sœur. Le censeur Vitellius, instrument de la haine de cette princesse, exclut du sénat Silanus, alors prêteur.

Claude lui retira sa parole pour sa fille Octavie. Le jour même du mariage d'Agrippine avec cet empereur , cet infortuné se donna la mort (an de R. 799).


Marcus - Junius Silanus, frère du précédent, fut consul sous Claude , l'an de Rome 797. Agrippine le .fit empoisonner en 8o5, parce que, par sa naissance, il pouvait devenir un compétiteur dangereux pour son fils Neron.


Silanus , frère des précédents, était regardé comme pouvant aspirer à l'empire, lors de la conspiration de Pison. Ce motif engagea Néron à le faire mourir , l'an de Rome 816 (63 de J.-C.). Trajan lui fit ériger une statue dans la place publique.

 


Bibliographie
Biographie universelle (Michaud) ancienne et moderne, Volume 39
Le Senat de La Republique Romaine Par P. Williams
Tacite, Volume 6 Par Publius Cornelius Tacitus
Partager cet article
Repost0
12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 15:55

 

Partager cet article
Repost0
11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 16:25

 

Image-003.jpg

 

LA FILLE DAMNEE   juin 2010(acrylique sur cartoin entoilé)

 

Image-007.jpg

 

Je suis cachée !!!

 

Image-005.jpg

 

GRAAL 2010(acrylique sur toile)

 

Image-004.jpg

ATTENTE 2010(acrylique sur toile)

 

Image-001.jpg

Plaureuse d'apèés Ingres (fusain sur papier)

 

 

Image-022.jpg

 

Epicerie du désert (acrylique sur toile)

  pavots-blanc.jpg

 

Pavaots blancs (aquarelle)

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Barbara de Toulouse
  • : Réflexions sur le début du christianisme et du judaïsme rabbinique .Tout n'est pas fait de dogmes mais aussi de faits historiques et c'est cela qui m'intéresse. Le côté humain de la "chose". Les chrétiens ne connaissent rien sur l'histoire de leur religion et encore moins sur le berceau .Deux communautés issues d'une même "famille",qui se sont ignorées, voire combattue pendant des siècles, à coup de pogroms, de bûchers et d'anathèmes et pourtant elles sont "soeurs"......
  • Contact

Recherche

Liens