Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 19:02

Les attributs divins

le commentaire de la Parashat Hashavoua

L’œuvre de la création de l’univers et celle de l’humain son couronnement, sont fondées sur les sept attributs divins. Cet enseignement s’appuie sur cette parole du livre ‘’Divrei hayamim  – Les Chroniques’’ :’’Lekha Ado-naï haguédola véhaguévoura véhatiféreth véhanétsah véhahod kikhol bachamaïm ouvaarets, lekha Ado-naï hamam lakha véhamitnassé lekhol léroch – A Toi Seigneur appartiennent la grandeur, la puissance, la gloire, l’autorité et la majesté ; car tout au ciel et sur la terre (est) tien’’ (I Chro. XXIX- 11).


Nos sages du Talmud enseignent : l’attribut de bonté (hessed) de l’Eternel a présidé à la création du monde (Berakhoth 58 a). Comme l’atteste cette parole du psalmiste : ‘’Olam hessed ibané – Le monde est édifié sur la grâce’’ (Ps. LXXXIX – 3). Le commentaire du Malbim et de Alchikh découvre dans cette parole du psalmiste que la création de l’univers repose sur l’attribut de bonté de l’Eternel. C’est en se référant au rapport de la grandeur et de la bonté, que Moché Rabbenou invoque l’Eternel en disant : ‘’Ata hahilota léarhoth et avdekha et godlekha – Eternel Tu as rendu ton serviteur témoin de ta grandeur…’’(Deut. III – 24). La corrélation entre la guédoula , la grandeur, et le hessed, la bonté, apparaît de manière imagée dans la coupure du mot gadol – grand, découpé en ‘’gamol dal’’, ce qui signifie pourvoir aux besoins de la personne démunie.


Sur le même modèle on peut lire également le mot hessed en le coupant en deux pour obtenir ‘’has daleth’’, c’est-à-dire avoir de la compassion pour la personne amoindrie. Rappelons enfin que la lettre hé qui a présidé à la création du monde, est composée dans sa formation de la lettre daleth et de la lettre youd. Il nous apparaît donc que la grandeur et la bonté vont de pair et que la guédola , la grandeur, fait appel à l’attribut de hessed de l’Eternel. Il est intéressant de noter que les lettres qui suivent l’attribut ‘’grand – gadol’’ dans l’ordre alphabétique, sont les lettres qui forment le mot midda – mesure, soit le mem après le lamed, le daleth après le guimel, et le hé après le daleth. 

 

Ce qui nous indique assurément que l’attribut de gadol ( guédola ) vient en tête des autres qualificatifs attribués à D… Il est bien connu par ailleurs que l’attribut de hessed – bonté, est attaché à ahava – amour, qui contient également le principe du don. D’ailleurs le mot bé ahava – avec amour, coupé en deux donne ’’ ba  hava ‘’– venir (ba) pour apporter (hava) . En d’autres mots béahava renferme l’idée de la personne qui entreprend avec élan d’apporter sa contribution, le don de soi. Par contre, l’attribut de guévoura – puissance, est attaché à celui de la crainte dans le sens de déférence. Ce qui se vérifie dans leur valeur numérique identique : guévoura et yir’a = deux cent seize. Il est intéressant de souligner que les lettres qui suivent le mot gavor – fort, sont celles qui forment le mot daguesh qui désigne le point qui renforce la lettre hébraïque qui le supporte  et qui se trouve ainsi dotée de l’attribut de rigueur, de justice, soit de la guévoura, de la puissance. L’attribut de splendeur de l’Eternel s’est révélé dans toute sa magnificence lors du don de la Thora au mont Sinaï.

 

C’est par ce qualificatif que la Thora est désignée, car elle révèle la splendeur infinie de l’Eternel. C’est aussi l’attribut du patriarche Yaakov surnommé homme de vérité. Comme dit le texte : ‘’Un homme intègre demeurant dans les tentes’’  (Gen. XXII – 27), allusion à la maison d’étude de Chem et de Ever (voir commentaires de Rachi). Le patriarche Avraham incarne l’attribut de la grandeur, la guédoula, donc de la bonté, hessed. Son fils Itzhaq  personnifie l’attribut de puissance et de crainte ’’ y’ir’a’’ . Et enfin, Yaakov notre patriarche réunit en lui la somme de ces deux attributs dans toute leur plénitude et leur splendeur à travers la Thora, tiféreth. L’attribut de netsah – éternité, se manifestera dans toute sa plénitude dans les temps à venir, avec la victoire finale du Saint béni soit-Il sur la nation mécréante Edom. Le rapport entre le mot netsah qui indique un temps infini au verbe natséah – vaincre, s’exprime par le fait que la victoire véridique est celle qui s’inscrit à jamais dans le temps. L’attribut de la majesté, hod, s’est révélé selon l’enseignement talmudique (berakhoth 58 a) sur nahal arnone, le cours d’eau arnone, lieu d’où l’ennemi guettait l’arrivée des enfants d’Israël dans leur marche vers la terre promise. D… intervint et les montagnes qui servaient d’abri et de refuge aux ennemis d’Israël les engloutirent.

 

Et ainsi les enfants d’Israël traversèrent ce lieu sans se rendre compte même de l’intervention divine en cet endroit, et n’en prirent connaissance que par le biais de la source d’eau vive du puits de Myriam.

 

Le Tzl’h dans son commentaire du traité Berakhoth fait remarquer que les lettres de l’attribut ‘’hod’’ prises inversement, donnent le mot ‘’davé ‘’ qui traduit un état de souffrance ; et conclut que l’attribut de majesté dont étaient parés les enfants d’Israël était vécu par leurs ennemis comme un objet d’affliction et de souffrance. Ainsi donc, la rigueur dont furent l’objet les nations eut lieu simultanément avec la bonté dont bénéficièrent les enfants d’Israël. Comme dit la Thora : ‘’Ta droite Seigneur est un signe par la puissance ; Ta droite Seigneur écrase l’ennemi’’ (Ex. XV – 6). A ce propos Rachi dit : ‘’La main gauche s’est transformée en celle de droite lors du passage de la mer Rouge et la rigueur de la justice s’est également changée en celle de la miséricorde.’’

 

Le Talmud enseigne également que la majesté de l’Eternel, hod, s’est révélée dans le Temple. La mauvaise conduite des enfants d’Israël ayant provoqué sa destruction, il est devenu source de leur affliction dans leur exil. Et c’est pourquoi Ezechiel dit dans ses Lamentations :’’  ‘al  zé haya davé libénou ’’ – c’est cet état de destruction du Temple qui est la cause de notre affliction’’ (Ekha V – 17).En d’autres termes, le hod, l’objet de notre majesté, s’est mué en celui de notre souffrance. Aussi, c’est par le mérite du deuil et de l’affliction des enfants d’Israël pour la destruction du Temple,  que la providence leur accordera la joie de vivre  la reconstruction majestueuse du Temple dans l’avenir.

 

Comme disent nos Sages dans le Talmud : ‘’Toute personne qui porte le deuil sur Jérusalem aura le mérite d’assister à la joie de sa reconstruction’’ (Guittin 57 b). L’opposition entre les termes hod et davé est expliquée par l’auteur du commentaire ‘’Béer Moché’’ en rapport avec le peuple amalécite, incarnation du mal , surnommé dans le Zohar davé . Amalek, source de l’impureté, a pour ange protecteur Samaël qui comme son nom l’indique , tente de fermer les yeux des humains pour qu’ils ne puissent pas voir la majesté de l’Eternel dans le monde. Il est l’antithèse de cet attribut du Temple source de sainteté et lieu de révélation de la majesté divine.


C’est pour cette raison qu’une des trois prescriptions ordonnées aux enfants d’Israël à l’orée de leur entrée en terre sainte, est de déraciner avant tout ce que représente Amalek qui entrave la construction du Temple. Enfin, le mot davé, affliction, est équivalent dans sa valeur numérique (=15) au mot gaava, orgueil. Cette valeur commune nous renseigne sur les traits de  caractère répréhensibles de Amalek, l’orgueil et l’impudence.


C’est là la source des maux qui frappent l’humain, qualifiée en ces termes par le roi Salomon :’’Tout cœur hautain est en horreur à l’Eternel…’’(Prov. XVI – 5). La valeur numérique du mot gaava correspond également à celle du mot yah qui désigne l’Eternel. Car comme dit le psalmiste : ‘’L’Eternel règne. Il est revêtu de majesté. L’Eternel se revêt, se ceint de puissance. Aussi par Lui l’univers est stable et ne vacille point’’ (Ps. XCIII – 1).


C’est  face à cette grandeur de l’Eternel, à sa sainteté et sa majesté que se dresse avec arrogance Amalek:’’Amalek était le premier des peuples ; mais son avenir est voué à la perdition’’ (Nbres XXIV – 20). 

 

Le changement de l’ordre des lettres d’un mot qui entraîne l’usage de l’un ou l’autre des  attributs précités de l’Eternel vis-à-vis de sa créature, s’exprime également à travers le mot rahem,     prendre en  grâce, qui se transforme  dans un ordre différent des lettres en le mot herem, désolation et anéantissement. L’auteur appelé Baal Ha Tourim fait remarquer que l’expression utilisée dans notre rituel ‘’beroguez rahem tizkor’’ extraite de la prière de Habacuc : ‘’… au milieu de la colère, souviens-toi de la clémence’’ (Hab. III – 2), est une supplique pour que l’attribut de la rigueur de la justice, de herem, se transforme en celui de miséricorde, rahem.

 

Les hommes justes peuvent solliciter de l’Eternel de par leur mérite, d’inverser le verdict d’une justice rigoureuse en celle empreinte de clémence ;alors  que les mécréants provoquent l’inverse.

 

Les différents exemples de mutation et d’ambivalence des termes qui désignent les attributs divins, nous montrent à l’évidence le principe fondamental , à savoir que le changement des attributs divins n’est pas inhérent à D… en personne, mais correspond plutôt à l’état et au niveau des créatures qui les perçoivent. On pourrait donner l’image pour cela, de l’effet que produit le soleil en asséchant le linge blanc en faisant ressortir sa couleur éclatante de propreté ; et dans le même temps il couvre d’un hâle le visage de celui qui s’expose à ses rayons.

 

Dans les temps à venir, disent nos Sages du Talmud:’’L’Eternel sortira le soleil de son étui et une chaleur intense envahira le monde. Les mécréants seront jugés et brûlés au contact de ses rayons, alors que les justes seront guéris de leurs maux’’ (Nedarim 8 b). Ainsi donc, tout dépend  de  la   conduite  de   l’homme.

 La Haftara est Joshua 5:2-6:1

C'est le 4e jour du 'Omer et le 3 jour (demi-fête) de Pessah

Source:http://sefarad.org/?p=903
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de Barbara de Toulouse
  • : Réflexions sur le début du christianisme et du judaïsme rabbinique .Tout n'est pas fait de dogmes mais aussi de faits historiques et c'est cela qui m'intéresse. Le côté humain de la "chose". Les chrétiens ne connaissent rien sur l'histoire de leur religion et encore moins sur le berceau .Deux communautés issues d'une même "famille",qui se sont ignorées, voire combattue pendant des siècles, à coup de pogroms, de bûchers et d'anathèmes et pourtant elles sont "soeurs"......
  • Contact

Recherche

Liens